Plus d'un million de personnes, soit environ 18 % de la population totale de la province de l'Ituri, ont été affectées en 2024 par la double crise sécuritaire et humanitaire qui secoue cette région depuis plusieurs années. Ces chiffres alarmants ont été dévoilés par l'ONG Médecins sans frontières (MSF) ce mardi 25 mars à Bunia, lors de la présentation de son nouveau rapport de plaidoyer intitulé « Risquer sa vie pour sauver des vies ».
Dans sa présentation, le chef de mission de MSF, Alira Halidou, a dépeint un tableau sombre de l'impact de la situation sécuritaire sur les interventions humanitaires en Ituri, particulièrement dans les zones de santé d'Angumu, Drodro et Bunia. L'organisation y apporte un appui humanitaire et sanitaire aux personnes touchées par les violences.
Le rapport met également en lumière les témoignages poignants des victimes de violences sexuelles, les déplacements incessants de populations, ainsi que les nombreux obstacles empêchant l'accès aux zones d'intervention. Une situation aggravée par la recrudescence des violences autour de la région de Fataki, théâtre d'affrontements armés.
MSF alerte la communauté internationale et les autres organisations humanitaires sur la détérioration croissante des conditions humanitaires et sanitaires en Ituri. « Médecins sans frontières se doit d'alerter pour que l'Ituri ne tombe pas dans l'oubli, alors que l'Est de la République démocratique du Congo traverse une crise profonde. Il faut attirer l'attention des bailleurs de fonds sur les causes des coupes budgétaires et leurs conséquences pour les populations les plus vulnérables », a rappelé Alira Halidou.
L'ONG recommande au Gouvernement congolais de veiller au respect du droit international humanitaire par toutes les parties impliquées dans le conflit et d'allouer des moyens adéquats pour renforcer le système de soins de santé en Ituri.