Face à la volonté du gouvernement de transformer le Conseil National de la Jeunesse du Sénégal (CNJS) en un "simple" Conseil Consultatif des Jeunes (CCJS), de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer une réforme jugée réductrice et contraire aux principes démocratiques.
Lors d'un rassemblement hier, mardi 25 mars 2025, au Complexe culturel Léopold Sédar Senghor de Pikine, des leaders de la jeunesse, accompagnés d'organisations citoyennes, ont exprimé, face à la presse, leur opposition ferme à cette initiative. Pour eux, cette réforme vise à vider de sa substance une institution clef de l'engagement des jeunes, en réduisant son rôle en une instance sans pouvoir réel. «Nous refusons d'être réduits au silence!», a martelé Mouhamed Bayal Guissé, le porte-parole du mouvement.
Selon eux, cette transformation du CNJS en un "simple organe consultative" est une atteinte à l'autonomie et à la capacité d'action de la jeunesse sénégalaise. Les opposants à cette réforme dénoncent une violation de l'article 8 de la Constitution du Sénégal, qui consacre la liberté d'association, ainsi qu'une contradiction avec la Charte Africaine de la Jeunesse, ratifiée par le Sénégal, qui garantit la participation active des jeunes à la gouvernance.
A les en croire, le CNJS est bien plus qu'une "simple structure administrative". C'est une école de leadership, un cadre de formation et de mobilisation, un espace où se construit l'avenir du Sénégal, à travers l'implication des jeunes issus de toutes les régions et communautés du pays. «Transformer le CNJS en une simple instance consultative, c'est exclure les jeunes des décisions qui les concernent, tuer leur force de proposition et centraliser encore plus le pouvoir, au détriment des réalités locales», ont-ils averti.
Face à ce qu'ils considèrent comme une tentative de marginalisation, ces jeunes appellent à une mobilisation générale de toutes les organisations de jeunesse, des forces vives de la nation et des institutions démocratiques. Ils exhortent le gouvernement à ouvrir un dialogue et à respecter les textes qui régissent le CNJS. Dans un message clair adressé aux autorités, ils mettent en garde contre toute tentative d'étouffer leur voix.
«Nous ne serons pas complices de notre propre exclusion ! La jeunesse sénégalaise mérite mieux et elle se battra jusqu'à la victoire, pour le respect de ses droits et sa place dans le développement du pays», a lancé Babacar Séne, membre du Conseil de la jeunesse de Keur Massar. L'avenir de cette réforme reste incertain. Mais, une chose est sûre, la jeunesse sénégalaise est déterminée à défendre son droit à la participation et à l'engagement citoyen.