Centrafrique: La marche du Bloc républicain de défense de la Constitution finalement autorisée

Le Capitaine Ibrahim TRAORÉ et le président Faustin Archange Touadéra

Le ministère de l'Intérieur est revenu ce mercredi 26 mars sur sa décision d'interdire la manifestation des opposants le 4 avril prochain. En revanche, le BRDC sera responsable de son bon déroulement.

Selon le ministre de l'Intérieur, si la marche est autorisée, c'est grâce à Faustin-Archange Touadéra. Dans sa correspondance du jour, Marcel Nicaise Nassin explique en effet que c'est sur « instruction » du chef de l'État qu'il autorise le rassemblement du 4 avril. La veille, il s'était prévalu d'un décret de 2022 pour l'interdire, en raison de la « situation sécuritaire ».

Les opposants avaient répondu qu'ils comptaient passer outre, car le décret invoqué n'avait jamais empêché les marches pour la nouvelle Constitution lors de la campagne référendaire de 2023, ni les rassemblements favorables à une nouvelle candidature présidentielle du chef de l'État à l'élection prévue en fin d'année, qui se multiplient depuis le début de l'année.

Un meeting est d'ailleurs attendu pour ce dimanche au stade de 20 000 places à Bangui.

Toutefois, précise le ministre de l'Intérieur, l'opposition est tenue de prendre « toutes les dispositions nécessaires aux fins d'éviter tout débordement ou dérapage susceptible de troubler l'ordre public ».

Une « mise en garde pour sauver la face », estime le porte-parole du BRDC, Martin Ziguélé, qui attend que le gouvernement « fasse son travail et assure l'encadrement et la sécurité de la manifestation comme de toutes les autres ». L'ancien Premier ministre estime que l'interdiction était « injustifiable et grossière » et que le chef de l'État a fait preuve de « sagesse » en autorisant la marche de l'opposition.

Ce mercredi matin sur notre antenne, Crépin Mboli-Goumba, coordonnateur du BRDC, avait dit que la plateforme « ne pourrait accepter cette discrimination », et qu'elle s'inscrivait dans « le cadre légal » des activités politiques en Centrafrique.

Il y a une marche qui est prévue le 30 mars en soutien à la candidature du président de la République. Alors dites-moi, au nom de quoi et dans quelle République des Centrafricains peuvent se lever et improviser des marches sans autorisation et d'autres n'auraient pas le droit. Nous ne pouvons pas accepter cette discrimination. Il y a d'un côté ceux qui n'ont pas besoin d'autorisation pour manifester et ils le font au nom du pouvoir tous les jours que Dieu fait des marches rémunérées. De l'autre côté, nous de l'opposition qui n'avons aucun droit. La République ne peut pas être partiale et sectaire. Bien entendu, nous allons maintenir notre marche du 4 avril. Nous avons informé le ministère de l'Intérieur de ce qu'il fallait encadrer notre marche. Nous sommes dans le cadre constitutionnel, dans le cadre légal de nos activités politiques. Donc, nous maintenons notre marche du 4 avril. Et en tout état de cause, l'interdiction concerne une marche du 4 avril 2024. Nous sommes en 2025. Donc nous ne nous sentons pas concernés par cette interdiction.

Welly Diallo Au cours de sa conférence de presse hebdomadaire mercredi, la porte-parole de la Minusca a indiqué que la mission de l'ONU « suivait de près » la situation politique dans le pays et qu'elle « encourager les acteurs politiques à faire preuve de consensus et à mener des discussions constructives en vue de créer un climat apaisé pour aller vers des élections crédibles et inclusives ». Selon elle, la Minusca « étudiera la possibilité de sécuriser la manifestation » de l'opposition.

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