Congo-Kinshasa: Nord-Kivu - Les Gomatraciens face à la réalité de l'occupation rebelle

Depuis que Goma est passée sous la coupe des rebelles du M23/AFC soutenus par l'armée rwandaise, la situation socio-économique de la ville en a pris un sérieux coup.

Le chef-lieu de la province du Nord-Kivu vit les pires moments de son existence, à en croire de nombreux témoignages. Plusieurs secteurs de la ville, notamment les hôtels, les restaurants, les supermarchés, ainsi que les organisations non gouvernementales internationales et locales tournent désormais au ralenti. La crise économique est durement ressentie par les Gomatraciens.

De nombreux employeurs ont été dans l'obligation de mettre leur personnel en congé technique après avoir accumulé plusieurs mois d'arriérés de salaire. Il en est de même des services étatiques, eux aussi frappés de plein fouet, avec des agents contraints de suspendre leurs activités.

Le secteur humanitaire n'est pas épargné. Beaucoup de structures oeuvrant dans ce domaine ont mis la clé sous le paillasson, faute de ressources.

L'argent ne circule plus comme par le passé à Goma. Avec un aéroport et des banques fermées, des milliers de ménages se retrouvent dans une impasse, incapables de subvenir à leurs besoins. Entre-temps, les guichets sont inaccessibles, les devises se font rares, perturbant ainsi l'économie locale. Les retraits des fonds s'effectuent désormais via des distributeurs automatiques situés à l'étranger, notamment au Rwanda voisin.

D'autres Gomatraciens recourent aux moyens de transferts électroniques, les dépôts ou retraits en agence n'étant plus possibles. À cette situation économique délétère, s'ajoutent toutes ces restrictions qu'imposent les nouveaux occupants du M23/AFC. Surveillée par les nouveaux « maîtres » de la région, la population essaie de vaquer à ses occupations la peur toujours dans l'âme.

Dans les rues, des exactions sont constatées chaque jour. L'insécurité et la peur se côtoient au quotidien dans cette ville qui aura perdu de sa superbe. Outre les travaux forcés instaurés par les rebelles, il est imposé aux habitants l'interdiction de toute critique sur fond de restriction des libertés publiques.

Entre précarité, manque des produits de première nécessité et insécurité grandissante, les Gomatraciens commencent à se dédire face à la réalité d'une occupation qui vire de plus en plus à l'esclavage.

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