Burkina Faso: L'ordre et la discipline !

La deuxième édition des Journées nationales d'engagement patriotique et de participation citoyenne sont lancées sur le thème : « Pour l'ordre et la discipline, je m'engage !

Du 26 mars au 09 avril 2025, chaque Burkinabè est appelé à être un « citoyen pratiquant », acteur de changement positif. Au regard du contexte de guerre qui marque le quotidien des Burkinabè depuis dix ans, chaque citoyen doit s'efforcer d'être une solution et non un problème. Cela implique qu'au-delà de nos droits légitimes, notre ultime devoir de citoyen est un sublime impératif catégorique.

Ce n'est pas parce que la loi me donne la liberté de dire ceci ou de faire cela que je dois en user au point d'en abuser. Parfois en libérant la parole au vitriol, on peut enfiler la camisole qui désole. Si seulement il y avait un diplôme qui attestait de l'amour de la patrie mieux que la volonté et l'engagement ! On peut être le plus intelligent, voir le plus opulent mais rester négligeant envers sa propre nation en péril. Si seulement il y avait des formules magiques à réciter pour devenir un patriote ! Hélas, aucune école n'enseigne l'amour, la sympathie ou l'empathie mieux que le coeur et la conscience.

Suffit-il vraiment de respecter la loi de bon aloi pour être libre ? Parfois le contexte qui vexe ou blesse est plus urgent que la noblesse du texte qui crie à la bavure. Y a-t-il une liberté véritable mieux que celle qui sait s'adapter au contexte pour être en phase avec les priorités du moment ? Malheureusement, nous avons parfois manqué de tact ; nous avons sacralisé la règle et banalisé l'exception ; la règle ne régit plus nos actes, elle est même devenue un « pacte de sang » qui brise le contact avec la réalité pour s'agripper à la lettre et s'éloigner de l'esprit qui l'habite. Toi qui défends sans concession la liberté d'opinion ou d'expression, où est ta part de bémol pour la nation qui s'immole ? Quelle est ta part de devoir patriotique au-delà de ta foi en la neutralité ou à l'impartialité totale, de ta soif de vérité ou d'objectivité absolue ?

Quelle est ta part d'humanité ou d'humilité par-delà ta rigidité juridique ? Il n'y a pas de citoyenneté sans engagement patriotique !Quand la nation sans sursis, joue sa survie face à l'ennemi, il n'y a point de devis à marchander, aucun compromis à négocier ; il n'y a que les défis de l'honneur et de la vie à relever. Si seulement la liberté d'expression était toujours l'expression de la liberté, il y a longtemps que nous avons construit notre tour de Babel ! S'il suffisait de critiquer, sans proposer et sans esprit de conciliation, il y a longtemps que cette nation avait remporté la palme d'or de la cacophonie ! Nous devons nous soucier plutôt de la liberté d'exister et le devoir de réserve est parfois plein d'éloquence que le tapage de trop.

Quand la patrie est attaquée, on ne se chamaille pas dans la pagaille en allant à la bataille. On ne traine pas le linge sale dans la rue. Même la pire des familles sait que face à l'adversité, il faut reporter ses querelles intestines, faire bloc et front commun pour écarter le danger avant de se « manger » dans les tranchées intimes du lien de sang intarissable.

Quand la liberté d'expression se limite aux contours des ouillières des vidéos du chaos, il faut reconnaître que certains Burkinabè ont flouté et sacrifié leur fierté sur l'autel de la cupidité en se goinfrant de la « carcasse » d'une nationalité périmée et déméritée, parce que vide d'intégrité. On ne défend pas son pays en jetant la pierre à ceux qui se battent. Seuls l'ordre et la discipline devront être notre leitmotiv.

L'engagement patriotique, c'est cet élan personnel de bien faire son travail de sorte que le résultat profite à la nation. Cela commence par la ponctualité au poste de travail. Le travailleur doit pouvoir s'autoévaluer en âme et conscience et être fier ou déçu de sa production. Si chacun faisait bien son travail dans une dynamique d'amélioration continue, le Burkina Faso amorcerait son développement véritable.

Du balayeur de rue au président de la République, il n'y a pas de plus petit ou de plus grand ; il n'y a que de la ressource humaine dévouée et prête à aller au charbon pour tirer les marrons du feu et transformer le présent en un avenir radieux. C'est pourquoi il faut encourager les plus engagés et reconnaître le travail bien fait à sa juste valeur. Il faut aussi sanctionner les canards boiteux et autres filous qui tournent le pouce pendant que les autres s'échinent à la tâche.

La gestion vertueuse de la chose publique est une exigence. Il faut continuer à secouer le cocotier pour faire tomber les maraudeurs aux poches pleines. Il faut dépoussiérer les dossiers condamnés à perpètuité dans les mouroirs des tiroirs et veiller à ce que justice soit faite.

En circulation, il faut traiter l'impatient contrevenant au respect des feux tricolores comme un criminel, doubler la contravention et retirer son engin pendant au moins une semaine. On ne peut pas encombrer nos carrefours d'agents de police et de Volontaires adjoints de sécurité pendant que la nation en a besoin ailleurs.

Que chaque parent soit le premier garant de l'éducation de ses enfants ; les drogués et autres cascadeurs iront réfléchir avec leurs parents ou tuteurs en prison pour défaillance dans la construction d'un homme intègre.

Les Journées nationales d'engagement patriotique et de participation citoyenne devraient faire l'objet de modules dans les cours d'éducation civique à l'école pour que la relève soit à la hauteur de la vision des pères. Parce qu'aucun pays n'a jamais grandi dans le désordre, le Burkina Faso ne restera debout que dans la discipline !

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