Officier de la force multinationale déployée en Haïti pour lutter contre les groupes armés, Bénédict Kabirou est mort dans une embuscade tendue par les gangs dans le département de l'Artibonite, en début de semaine. Il est le deuxième policier kenyan tué dans le pays en l'espace de six semaines. Préparé avec minutie, le piège illustre une fois de plus les lacunes de la stratégie policière mise en place par le gouvernement haïtien.
Les gangs avaient tout prévu : sachant que la police haïtienne patrouillerait dans un véhicule blindé lourd et difficile à manoeuvrer, ils ont creusé des tranchées, camouflé leurs traces et, lorsqu'un convoi de police est passé, il s'est enlisé dans une zone agricole.
Les groupes criminels ne sont toutefois pas passer à l'offensive à ce moment là : ils ont préféré attendre l'arrivée des renforts policiers issus de la Mission multinationale d'appui à la sécurité en Haïti dirigée par le Kenya devant remorquer l'engin qui, à leur tour, se sont retrouvés pris au piège. Et c'est alors qu'ils ont attaqué. Touché à la gorge par une balle, l'officier kenyan Benedict Kabirou n'a pas survécu.
Mise en scène répugnante
Contraints de prendre la fuite, ses collègues n'ont pu, eux, qu'abandonner son cadavre aux gangs qui se sont empressés de s'en emparer pour se livrer à une mise en scène répugnante dont plusieurs vidéos ont été postées sur les réseaux sociaux. Celles-ci montrent des hommes gifler la dépouille du policier à plusieurs reprises et réclamer en riant une rançon au président kenyan William Ruto pour qu'il puisse revoir un jour le corps de Bénédict Kabirou.