Le prix élevé de l'accès à Internet demeure l'un des principaux obstacles à la transformation numérique de Madagascar. Ce constat a été mis en avant lors d'un atelier organisé le 27 mars au Carlton Anosy.
Dans un monde de plus en plus numérisé, où les technologies évoluent rapidement, Madagascar s'efforce de moderniser ses institutions et d'accélérer sa transition digitale. Toutefois, une large partie de la population, notamment en zones rurales, reste exclue des services numériques en raison de tarifs encore trop élevés. Cette exclusion numérique compromet l'égalité des chances et freine le développement social et économique.
Le ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications (MNDPT), en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), a initié cet atelier afin d'identifier les blocages persistants et d'élaborer des pistes de solutions. Il s'agissait à la fois de dresser un état des lieux des avancées réalisées et de soulever les freins en matière d'infrastructures et de connectivité.
Thierry Rabenandrasana, secrétaire général du ministère du Développement numérique, des Postes et des Télécommunications, a livré son analyse : « Où en est Madagascar dans sa transition numérique ?
Aujourd'hui, le monde entier dépend des technologies, mais Madagascar est encore à un stade assez basique. Par exemple, dans certains pays, les infrastructures sont bien plus développées, alors que chez nous, beaucoup de régions, surtout les zones blanches, sont encore complètement déconnectées. Actuellement, la couverture réseau de Madagascar est de 47 %, et notre objectif est d'atteindre 65 % d'ici 2026. »
Malgré les initiatives engagées, le pays reste confronté à des carences structurelles, en particulier dans les infrastructures numériques, tandis que les coûts d'accès au réseau demeurent dissuasifs. Dans certaines régions, l'Internet est quasiment inexistant, et l'absence de centres de données ne fait qu'aggraver la situation.
Insuffisants
Stéphanie Delmotte, ministre du Développement numérique, a souligné l'importance de bâtir les fondations d'un écosystème numérique inclusif : « Pour réussir la transformation numérique de Madagascar, il est crucial de poser les bonnes bases. Le coût trop élevé de l'accès à Internet empêche beaucoup de Malgaches de bénéficier des services numériques. Il est essentiel de réduire cette fracture numérique en créant des centres de données et en améliorant la connectivité dans tout le pays, afin que chaque Malgache puisse en profiter. »
Jean François Dubuisson, représentant résident adjoint du PNUD, a insisté sur la nécessité de rendre le numérique accessible à tous :« Notre priorité est de réduire la fracture numérique à Madagascar. Pour y parvenir, nous devons baisser les coûts de la connectivité. En travaillant main dans la main avec le MNDPT, nous espérons trouver des solutions pour améliorer l'accès au numérique et renforcer les infrastructures du pays. »
L'accessibilité reste donc au coeur des enjeux de développement. Sans une démocratisation de l'accès à Internet, la transition numérique ne pourra pleinement s'opérer. Pour soutenir l'innovation, stimuler l'économie et lutter contre les inégalités, la connectivité doit être pensée comme un bien commun, et non comme un privilège.