Après une saison blanche à Strasbourg, Jean-Eudes Aholou se refait une santé à Angers en Ligue 1, où il a retrouvé ses jambes et ses sensations. Au point d'être incontournable pour le club angevin et d'être rappelé avec bonheur en équipe nationale de Côte d'Ivoire.
Pour Jean-Eudes Aholou, « la résilience » et « la renaissance » ne sont pas de vains mots. Le milieu de terrain international ivoirien revient de très loin, d'une saison 2023-2024 à zéro minute en Ligue 1 avec Strasbourg à un exercice quasiment plein, avec 23 matches sur 26 actuellement avec Angers.
En repensant à sa dernière saison strasbourgeoise, Aholou confie, fataliste : « C'était une année vraiment difficile, mais je n'en garde que du positif parce que cela m'a permis de montrer ma résilience et mon envie de toujours jouer au football. » Son envie sera retrouvée grâce à Angers, qu'il rejoint en juillet dernier. « Une opportunité, le bon timing, et ça collait bien avec mes ambitions », affirme le milieu de terrain lors d'un entretien organisé par la Ligue de football professionnel (LFP).
Jean-Eudes Aholou n'avait pas des « exigences élevées ». L'essentiel pour lui était tout simplement de « jouer, enchaîner les matchs, retrouver du temps de jeu, retrouver le plaisir sur le terrain ». Objectif atteint à quelques journées de la fin du championnat. Épargné par les blessures, le natif de Youpougon s'épanouit au sein de l'équipe d'Angers, où il reste un des guides dans l'aventure pour le maintien du club en Ligue 1.
Une « belle expérience » à Monaco...
Une aventure qu'il n'aurait peut-être pas imaginée, il y a six ans, lorsqu'il signe à Monaco après une saison avec Strasbourg qui l'a révélé aux yeux de la Ligue 1. À 24 ans, le milieu formé à Lille est l'un des grands espoirs du championnat et compte franchir un nouveau palier à l'ASM. Mais le Rocher va s'avérer trop haut pour Aholou qui dispute 25 matches sous le maillot monégasque et finit par quitter la Principauté à la fin de la saison. « C'était une très belle expérience, retient malgré tout le gaucher. Je suis arrivé jeune à Monaco, avec l'envie d'aller voir plus haut. Mais je débarque dans un club en reconstruction, avec un gros effectif et qui avait atteint les demi-finales de la Ligue des champions. J'ai la chance aussi de découvrir cette compétition et de franchir encore un palier. Après, c'est vrai que c'était une saison un peu compliquée, mais au final, ça reste une très belle expérience et j'ai beaucoup appris. »
Désormais plus armé, Jean-Eudes Aholou a pu s'appuyer sur son expérience et son vécu pour rebondir après la saison blanche à Strasbourg. Un rebond qui l'a également renvoyé en équipe nationale de Côte d'Ivoire qu'il avait intégrée il y a six ans face au Togo, pays de son père. Rappelé chez les Éléphants en novembre 2024 après un début de saison convaincant avec Angers, le gamin d'Abidjan a intégré pour la première fois le groupe d'Emerse Fae.
Objectif Mondial 2026
Aholou retrouve ainsi une équipe championne d'Afrique -- « avec des jeunes, des anciens, un bon mix » -- et une grosse concurrence au milieu de terrain avec des pointures comme Franck Kessié, Jean Michaël Seri ou Ibrahim Sangaré. « Il y a beaucoup de joueurs intéressants, donc c'est une belle concurrence, affirme-t-il. C'est ce qui permet aussi à l'équipe d'aller chercher le très haut niveau. » Depuis son retour en sélection, l'Angevin bénéficie de la confiance de Fae qui l'a titularisé lors des quatre matchs auxquels il a été appelé. « L'objectif, c'est vraiment d'être régulier en sélection comme je le suis en club. Faire des bons matchs, être important dans cette équipe, et surtout, atteindre les objectifs collectifs ; la Coupe du monde évidemment. »
Actuellement, la Côte d'Ivoire est en tête de sa poule de qualification pour le Mondial 2026 avec un point d'avance sur le Gabon. S'il passe d'une année blanche à la Coupe du monde, en passant par la CAN, deux ans plus tard, Aholou, qui a repris le fil de sa carrière, aura réussi un pas de géant. Comme un Éléphant...