Cameroun: Covidgate au pays - Dix ans d'interdiction requis contre quatre fonctionnaires du minsanté

L'affaire Covidgate continue de secouer le Cameroun. L'avocat général de la Chambre des comptes de la Cour suprême a requis de lourdes sanctions contre quatre hauts fonctionnaires du ministère de la Santé publique (Minsanté), accusés de fautes de gestion dans l'attribution d'un marché public en 2020, dans le cadre de la lutte contre le Covid-19.

De lourdes sanctions demandées

Les fonctionnaires concernés, Élysée Amour II Eyenga Ndjomo, Ousmane Diaby, Rémy Bekolo Edou et Abiba Ntue Ngapout, risquent chacun une amende de 2 millions de FCFA et une interdiction de gérer des fonds publics pendant cinq ans. Plus grave encore, ils pourraient être exclus de la fonction publique pour une durée de dix ans si les juges suivent les réquisitions du parquet.

Des irrégularités dans l'exécution d'un marché public

Le parquet leur reproche des dysfonctionnements majeurs dans l'exécution du projet de construction d'un centre d'isolement à Ngaoundéré. Parmi les irrégularités constatées figurent :

- Une avance sur travaux excessive, sans garanties suffisantes

- Le paiement intégral d'un bon de commande avant l'achèvement des prestations

- Un manque de transparence dans l'attribution et la gestion des fonds publics

Ces pratiques, dénoncées depuis plusieurs années, mettent en lumière des failles dans le contrôle de la gestion des fonds Covid-19.

Les accusés rejettent les accusations

Les quatre fonctionnaires contestent formellement ces accusations et estiment avoir respecté les procédures en vigueur. Ils dénoncent une chasse aux sorcières et assurent que leur implication dans ce projet n'a pas enfreint les règles de gestion des marchés publics.

Un verdict attendu le 17 avril

La Chambre des comptes de la Cour suprême rendra sa décision finale le 17 avril. Si les sanctions sont confirmées, elles marqueront un tournant majeur dans la lutte contre la corruption au sein de l'administration camerounaise, et enverront un signal fort sur la nécessité d'une gestion plus rigoureuse des fonds publics.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.