L'État du Sénégal a lancé, ce vendredi 28 mars 2025, lors d'une cérémonie virtuelle , un emprunt obligataire par Appel public à l'épargne (Ape) de 150 milliards de francs Cfa sur le marché de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Ces ressources seront destinées à financer les investissements prévus dans le budget 2025.
De gauche à droite Cheikh DIBA ministre des Finances et du Budget du Sénégal, Isaac MBAYE Directeur général de Invictus Capital &Finance et Harold COFFI Directeur général de Société générale Sénégal
Pilotée par la direction générale de la comptabilité publique et du Trésor, sous la supervision du ministère des Finances et du Budget , l'opération vise à mobiliser l'épargne locale pour financer les investissements prévus dans le budget 2025 et relatifs notamment aux infrastructures, à l'énergie, à l'éducation et la santé.
Les obligations émises dans le cadre de l'emprunt obligataire de 150 milliards de Fcfa émis, ce vendredi 28 mars 2025, sur le marché de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm), visent à assurer un développement « intrinsèque » non soumis aux fluctuations de devises car, mettant à disposition de l'Etat du Sénégal un financement en monnaie locale. Les investisseurs et particuliers se voient ainsi offrir des taux d'intérêt attractifs compris entre 6,40 % et 6,95 %, avec un paiement qui se fera semestriellement.
En tant qu'arrangeur principal et chef de file, Invictus Capital & Finance, appuyée par Société Générale Sénégal et Société Générale Capital Securities West Africa, estime que cette émission « bénéficie d'une fiscalité avantageuse pour les résidents au Sénégal ».
Les souscriptions sont ouvertes du 27 mars au 18 avril 2025 auprès du syndicat de placement et les caractéristiques de l'opération sont disponibles via le lien: https://www.lejecos.com/Le-Senegal-cherche-150-milliards-de-FCFA-par-appel-public-a-l-epargne-Invictus-Capital-Finance-a-la-manoeuvre_a28601.html
Lors de la cérémonie de lancement de cet emprunt obligataire, le ministre sénégalais en charge des Finances et du budget, Cheikh Diba, a invité ses concitoyens et les partenaires à « Contribuer à façonner le destin du pays, en participant à cette opération patriotique d'appel public à l'épargne et de soutenir l'Etat à financer ses ambitions légitimes de développement durable.»
Cheikh Diba a soutenu que les nouvelles autorités sénégalaises concrétisent ainsi « l'un des piliers majeurs identifiés pour le financement endogène du développement du pays qui est la diversification de la mobilisation des ressources, tout en consolidant la souveraineté budgétaire», a-t-il déclaré.
Une rentabilité assurée
Le Sénégal se lance ainsi dans une dynamique de financer son déficit budgétaire, en veillant à le faire dans les meilleures conditions afin d'assurer la soutenabilité de sa dette sur le long terme et d'améliorer sa qualité de signature. L'opération se fait dans un contexte d'exploitation des hydrocarbures dans le pays et à ce titre, le ministre Diba a indiqué que celle-ci prend «une dimension stratégique et représente une opportunité de placement à forte rentabilité.»
A sa suite, le Directeur général de la comptabilité publique et du trésor a mis l'accent sur la qualité de signature de l'Etat du Sénégal qui, selon lui, « est un émetteur de référence sur le marché des titres publics grâce à des fondamentaux solides en termes de cadrage macro-économique, de stabilité institutionnelle et une forte expérience sur les appels publics à l'épargne.»
Amadou Tidiane Gaye a également fait le focus sur le caractère «défiscalisé» des produits, constituant un aspect important qui permet de faire la différence par rapport aux opportunités d'investissement alternatives. Pareil pour ce qui est du marché financier de la BRVM qui assure une liquidité des titres, avec la possibilité de présenter ceux-ci au guichet de refinancement de la Banque centrale des Etats de l'Afrique l'Ouest (Bceao).
Les investisseurs trouvent leur compte
Pour rappel, cet emprunt obligataire comporte quatre tranches A, B, C et D avec des durées, taux et montants respectivement de 20 milliards FCFA ( durée de 3 ans avec un taux d'intérêt de 6,40%) ; 70 milliards FCFA (durée de 5 ans avec un taux d'intérêt de 6,60%); 40 milliards de FCFA (durée de 7 ans, avec un taux d'intérêt de 6,75%) ; 20 milliards de FCFA (durée de 10 ans, avec un taux d'intérêt de 6,95%) ; toutes ces tranches ayant en commun une valeur nominale de l'obligation de 10 000 Fcfa.
Isaac MBAYE, Directeur général de la SGI (Société de gestion et d'intermédiation, Invictus Capital & Finance, arrangeur principal et chef de file de l'opération, est convaincu que « Les investisseurs trouveront dans chacune des tranches de l'opération, une opportunité d'investissement qui correspond à leurs critères de placement.» Il a en outre pointé l'«enjeu fort» de l'opération et réaffirmé «l'engagement ferme» de Invictus Capital & Finance à en faire un grand succès.
Pour sa part, Harold COFFI directeur général de Société Générale, co-arrangeur et co-chef de file, estime que « Cette opération est plus qu'une simple levée de fonds. Elle incarne l'innovation, l'inclusion et la collaboration au service du développement économique du pays et de la région », a-t-il soutenu.
Il convient de noter deux innovations, en l'occurrence la tranche A qui est exclusivement dédiée aux investisseurs personnes physiques et qui répond aux besoins des épargnants locaux, avec des contributions adaptées à leurs capacités d'investissements, et une rentabilité attractive, comparée à d'autres produits de placement alternatifs ; ensuite l'instrument de couverture qui est une première sur le marché et qui apporte une double garantie de liquidité des titres détenus par les particuliers. Pour Société Générale, cet instrument renforce la confiance et sécurise l'épargne des investisseurs personnes physiques.