La plainte va à l'encontre de hauts officiers et officiers éthiopiens comme érythréens pour « crimes de guerre » et de « crimes contre l'humanité ».

Entre 2020 et 2022, le conflit qui avait opposé le Front de libération du Tigré et le gouvernement fédéral éthiopien avait fait au moins 600 000 morts. Huit témoins de ces atrocités ont donc décidé de déposer une plainte en Allemagne. La première du genre, elle a été déposée en septembre 2024, et complétée avec de nouveaux éléments le 20 mars dernier.

Elle concerne douze hauts dignitaires dont les noms n'ont pas été dévoilés. Les huit plaignants qui ont requis l'anonymat et dont la plupart résident en Allemagne ont été témoins de différents meurtres, viols ou encore détentions arbitraires. Il y a de bonnes raisons de croire que les faits rapportés constituent des « crimes de guerre » et des « crimes contre l'humanité », a déclaré Nick Leddy, avocat et membre du bureau du procureur de la Cour pénale internationale, chargé du département des contentieux de l'association Legal Action Worlwide, rédacteur de la plainte.

« La plainte, qui fait environ 100 pages, est constituée d'analyses approfondies de preuves en sources ouvertes, ainsi que de témoignages de nos clients qui sont des victimes, ou encore de témoignages de personnes qui nous ont fourni du contexte », a-t-il poursuivi, ajoutant : « Toutes ces preuves mises bout à bout devraient être suffisantes pour que le procureur allemand ouvre une enquête et, espérons-le, délivre un mandat d'arrêt ». Cette plainte intervient alors que la situation se détériore de nouveau dans la province du Tigré, sur fond de tensions entre l'Éthiopie et l'Érythrée. Le 14 mars, l'Union africaine exprimait « sa profonde inquiétude ».