À Beni, au Nord-Kivu, Imelda Mbambu se démarque dans un métier encore largement dominé par les hommes. Sexagénaire et mère de neuf enfants, elle est la seule femme conductrice de moto-taxi dans la ville. Depuis plus de dix ans, elle sillonne les routes, défiant les préjugés et prouvant que ce travail peut aussi être une opportunité pour les femmes. Son parcours force l'admiration, aussi bien de ses clients que de ses collègues masculins. Radio Okapi l'a rencontré jeudi 27 mars.
Imelda Mbambu, âgée de plus de soixante ans, effectue son travail où le client l'indique : à Beni, à Butembo, voire dans la province voisine de l'Ituri.
Sa motivation, elle la tient de son instinct de survie :
« J'ai trouvé que la vie n'est pas facile à mener, voilà pourquoi j'ai appris à conduire la moto. Lorsque j'ai commencé à travailler, j'ai acheté ma propre moto pour prendre en charge ma famille. Dans le temps, j'avais appris plusieurs petits métiers comme la vente de braise, j'ai même fait de la couture. Mais j'ai trouvé que cela n'était pas rentable pour la survie de mes enfants ».
Imelda Mbambu mène actuellement une vie aisée grâce à ce métier de moto-taxi.
« Le travail de moto-taxi, c'est un bon travail parce qu'on ne peut jamais manquer à manger. Grâce à ce métier, j'ai acheté un grand champ à Otomaberere. J'ai même déjà construit une maison en dur. Même la scolarisation de mes enfants, c'est grâce à ce travail », confie-t-elle.
Son travail est apprécié par d'autres conducteurs hommes, comme en témoigne Jimmy Paluku, du parking Francophone Ntoni :
« Nous apprécions beaucoup sa façon de conduire. Nous ne pouvons jamais lui refuser les clients au parking parce qu'elle conduit avec ordre. Elle maîtrise et respecte bien le code de la route. Comme elle conduit sur différents axes, elle a de l'expérience ».
Imelda Mbambu dit avoir appris ce métier à d'autres filles, mais celles-ci n'ont jamais voulu, jusque-là, se lancer dans la course.