Un des éléments centraux de l'enquête menée par la Financial Crimes Commission (FCC) pourrait être une autre copie du procès-verbal des réunions, détenue par la Banque de Maurice (BoM). Ce document, s'il est retrouvé, pourrait constituer une pièce cruciale dans l'élucidation des malversations financières impliquant la Mauritius Investment Corporation (MIC).
Si ce procès-verbal a été falsifié, comme le suggère Louis Rivalland, ancien directeur indépendant et administrateur non exécutif du conseil d'administration de la MIC, il sera un élément clé permettant de faire avancer l'enquête et de confirmer les allégations de manipulation des décisions du conseil d'administration. Ainsi, l'enquête sur les malversations financières portant sur un montant de Rs 300 millions aux dépens de la MIC prend de l'ampleur. Les officiers de la FCC ont effectué une visite à la BoM, le jeudi 27 mars, un déplacement qui soulève plusieurs questions sur la progression de l'enquête.
Deux aspects importants pourraient avoir motivé cette visite. En effet, les enquêteurs cherchent à vérifier des éléments clés concernant les propos tenus lors de l'audition de Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal, l'ancienne Second Deputy Governor de la BoM, qui a été interrogée under warning par la FCC. Son interrogatoire a duré plus de sept heures. Il convient également de noter que Mardayah Kona Yerukunondu, l'ex-Deputy Governor de la BoM, a également été interrogé dans le cadre de cette affaire.
L'enquête se concentre sur des accusations de falsification de documents relatifs à des transactions importantes. Étant donné que la Banque de Maurice est le seul actionnaire de la MIC, il est évident que cette dernière pourrait être en possession de documents cruciaux, notamment des procès-verbaux de réunions, qui auraient été falsifiés. Une telle déclaration a été évoquée par Louis Rivalland, après sa sortie de la FCC, dans la soirée du mercredi 26 mars.
«Je tiens à affirmer catégoriquement qu'à aucun moment le conseil d'administration de la MIC n'a approuvé l'achat de l'hôtel Ambre, soit les 70 % des actions d'EastCoast Hotel Investment, d'une valeur de 48 millions d'euros, soit l'équivalent de Rs 2,4 milliards. Au contraire, le conseil a validé toutes les recommandations et conditions mises en place par la direction et le comité d'investissement. Il avait même insisté sur le fait qu'à aucun moment, la transaction pour l'hôtel ne pouvait dépasser Rs 3 milliards. Cela signifie que 70 % de Rs 3 milliards équivaut à Rs 2,1 milliards. Le conseil a clairement précisé qu'à aucun moment la transaction ne pouvait excéder Rs 2,1 milliards», a-t-il déclaré. Il a ajouté que, selon lui, il semblerait qu'au moins un des documents, en particulier le procès-verbal de la réunion du conseil, ait été falsifié.
L'enquête se poursuit pour identifier la personne ou les personnes ayant signé ces documents, en particulier le procès-verbal de la réunion. Si la FCC n'a pas encore cette pièce cruciale, les enquêteurs cherchent activement à obtenir des informations concordantes pour faire avancer l'enquête. Cette phase de l'enquête pourrait bien donner un coup d'accélérateur à la procédure en offrant des éléments de preuve décisifs pour étayer les accusations.