La Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et le groupe armé qui s'est emparé de Goma il y a deux mois ont réussi à s'entendre sur les modalités de retrait de la force déployée sur place par l'organisation sous-régionale, ce vendredi 28 mars. Il y a deux semaines, la SADC avait mis fin au mandat de la SAMIRDC qui n'avait pu enrayer la dernière offensive du M23 dans l'est de la RDC.
La réunion qui s'est déroulée ce vendredi 28 mars à l'hôtel Serena de Goma, la principale ville de l'est de la RDC contrôlée par le M23 depuis la fin du mois de janvier, a rassemblé plusieurs haut gradés des armées d'Afrique du Sud, de Zambie, du Malawi et de Tanzanie d'un côté, le chef militaire du groupe armé soutenu par le Rwanda Sultani Makenga de l'autre.
A l'issue de la rencontre, les deux parties ont convenu que le M23 « facilitera le retrait immédiat des troupes de la SAMIRDC avec leurs armes et équipements » via l'aéroport international de Goma - pour l'heure inutilisable en raison des dommages causés sur place par les récents combats qui ont touchés la ville et sa région.
La SADC va participer à la réparation de l'aéroport de Goma
En vue de sa réparation, la SADC et le M23 ont également acté la mise sur pied d'un comité conjoint chargé d'évaluer l'état du site, le bloc des pays d'Afrique australe s'étant par ailleurs engagé à participer à sa réparation. « La SADC a décidé de nous accompagner à la réparation de l'aéroport de Goma pour que cet aéroport s'ouvre au plus vite, afin que le retrait des troupes de SAMIRDC se fasse dans un bref délai », a ainsi déclaré à la presse le porte-parole du M23, Lawrence Kanyuka. Toujours selon l'AFC/M23, les travaux pourraient débuter d'ici à une semaine.
Alors que depuis la prise de la ville de Goma à la fin du mois de janvier, plusieurs organisations de l'ONU et de la sous-région ont déjà demandé la réouverture de l'aéroport en vue d'y créer un couloir humanitaire, cet accord représente donc un pas important dans cette direction.
Des effectifs jamais publiés
Le compromis trouvé entre le M23 et la SADC intervient deux semaines après que cette dernière ait mis fin au mandat de sa force militaire déployée depuis décembre 2023 dans l'est de la RDC pour « combattre » au côté de l'armée congolaise les groupes armés qui opèrent dans la région.
La SAMIRDC n'a cependant pas réussi à endiguer la récente offensive du M23 - soutenu par l'armée rwandaise - au cours de laquelle le groupe armé s'est emparé de Goma, mais aussi de Bukavu, les capitales respectives des provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Les effectifs de la SAMIRDC n'ont jamais été publiés, mais les analystes estiment qu'elle était forte d'environ 1 300 hommes. Si le nombre de ceux à évacuer de Goma n'a pas non plus été révélé, un diplomate estime qu'ils sont autour d'un millier réfugiés dans une base de la Monusco depuis la prise de la ville, sans liberté de mouvement. Des soldats à qui le chef d'état major de l'armée sud-africaine a rendu visite, ce vendredi, profitant de sa présence à Goma.