Le projet pétrolier entre l'Ouganda et la Tanzanie refait parler de lui. La société East african crude oil pipeline (EACOP) a annoncé avoir bouclé une première tranche de financement externe pour l'oléoduc qui doit permettre d'extraire le pétrole en Ouganda, et l'exporter via le plus long pipeline chauffé au monde. Un projet dans lequel TotalEnergies est l'actionnaire majoritaire et détient 62% des parts. Un projet global estimé à 10 milliards de dollars, vivement contesté par des organisations environnementales et de défense des droits humains.
« C'est une étape importante pour EACOP », se réjouit la société TotalEnergies. « Cela démontre le soutient des institutions financières dans cette infrastructure régionale transformatrice », ajoute-t-elle. Cette première tranche de financement externe est réunie grâce à des institutions financières régionales : Afreximbank, la Standard Bank sud-africaine ou encore la banque ougandaise Stanbic. S'y ajoute les financements d'une branche de la Banque islamique de développement.
« Premier pas »
Olivier Appert, conseiller au centre Énergie et climat de l'Ifri y voit la volonté de consolider le projet par l'implication d'investisseurs locaux. « C'est un premier pas qui devrait inciter les autres plus facilement maintenant », espère une source proche du dossier. Mais « plusieurs questions restent en suspens, comme la liste complète des financeurs ou même les montants des prêts obtenus », dénonce l'ONG Reclaim finance.
Plus de 50% du projet a été exécuté
Pour elle c'est un manque de transparence qui semble confirmer « les difficultés que TotalEnergies rencontre depuis des années pour financer ce projet ». Depuis plusieurs années, une grande campagne #STOPEACOP tente d'empêcher la réalisation de l'oléoduc en visant notamment le secteur financier et les assurances. La société EACOP déclare que fin 2024 que plus de 50% du projet a été exécuté et 500 millions de dollars dépensés.