Nous nous rendons dans la galerie de Temple Muse à Lagos, au Nigeria. Depuis le 1er mars, elle accueille l'exposition Renaissance Reformed de Daniel Pengrapher Oshundaro. Le travail de cet artiste, qui maîtrise la peinture et la sculpture, reprend les codes du surréalisme, de l'abstraction figurative ou encore de la photographie créative.
Adoubé par les frères Saatchi, les fameux collectionneurs d'art de Berlin, Daniel Pengrapher Oshundaro réside en Serbie. Cet exposition Renaissance Reformed était l'occasion pour ce créateur prolifique de revenir sur sa terre natale. RFI l'a suivi lors de son retour, il y a quelques semaines, à Lagos.
Sourire malicieux d'éternel adolescent, Daniel Pengrapher Oshundaro savoure. Après quatre années d'exil professionnel en Serbie, revenir au Nigeria pour exposer ses dernières oeuvres est pour lui le test idéal, surtout à Lagos, où les critiques sont franches et directes.
« Je ne simule pas les sentiments que je mets sur la toile, dans la sculpture ou dans n'importe quelle autre création. Pour moi, il faut élargir son horizon, il faut accumuler beaucoup d'expériences de vie. Une fois que vous aurez acquis ces connaissances, vous serez en mesure de créer des choses. Vous ressentirez toujours le besoin constant de créer », souligne-t-il.
Au coeur de son exposition, Daniel Pengrapher Oshundaro revisite notamment une fameuse sculpture, celle d'Artémis, une divinité dans la mythologie grecque. La tête de la déesse de la chasse est remplacée par celle de Pals, l'avatar de Daniel Pengrapher Oshundaro. Un lévrier précède cette femme statufiée, arc à la main.
« "Huntress" est donc une invitation au monde de la création. Il s'agit donc de la fabrication d'une nouvelle Princesse Diana. Pour moi, c'est comme si je pouvais me mettre dans sa situation, pour ressentir ce qu'elle a ressenti durant sa vie. C'est une allégorie à la réflexion et transformation. C'est donc un défi pour les spectateurs à briser les pensées de ce qu'ils connaissent. Pour moi, "Huntress" est l'une de mes pièces les plus intimes », poursuit l'artiste.
« Je crée tout un écosystème »
Diplômé d'un master européen des Beaux Arts, Daniel Pengrapher Oshundaro n'est plus l'étudiant timide de Lagos. À 27 ans, c'est avec de solides certitudes qu'il repousse ses limites créatives :
« J'ai commencé à 5 ans. Je pense que je faisais des croquis sur les chéquiers de ma mère, la plupart du temps. Alors, pour moi, c'était comme si c'était la seule chose que je devais faire, mettre mon esprit dans le dessin. Et j'étais constamment en train de me construire sur cette base. Pour moi, c'est une sorte d'échappatoire, une thérapie qui me permet de m'asseoir et de créer, de réfléchir et d'apporter mes idées. Pour moi, je crée tout un écosystème : des sculptures aux vêtements, aux peintures, aux tables... Ainsi, lors de mes prochaines expositions, vous verrez probablement des sculptures de 3 mètres ou au minimum de 1 mètre. C'est un pas en avant. Je dois juste continuer à faire ce que j'ai à faire pour accomplir mon rêve. »
Cette exposition de Daniel Pengrapher Oshundaro est visible à Lagos jusqu'au dimanche 30 mars 2025, à la galerie de Temple Muse. Vous pouvez suivre également le travail de cet artiste nigérian sur Instagram où il dévoile notamment les coulisses de l'exposition Renaissance Reformed.