Les opérateurs marocains Inwi et Maroc Telecom ont officialisé, jeudi 27 mars, un accord historique pour développer le réseau très haut débit 5G et étendre le raccordement à la fibre optique des Marocains. Le royaume veut moderniser ses infrastructures dans la perspective de l'organisation de la Coupe du Monde 2030 qu'il partage avec l'Espagne et le Portugal. C'est aussi la fin d'un conflit qui a opposé les deux opérateurs, ces dernières années.
C'est Mohamed Benchaâboun, nommé à la tête de l'opérateur historique, fin février, qui aura réussi à enterrer la hache de guerre. Depuis plus de cinq ans, Inwi, détenu par le holding royal marocain, menait une offensive contre Maroc Telecom, coupable, à ses yeux, d'entraver son développement en refusant de partager certaines de ses infrastructures.
En 2020, l'opérateur historique a été condamné par le régulateur à payer une amende, puis une astreinte, avant une nouvelle condamnation l'an dernier, des sanctions lourdes - plus d'un milliard d'euros au total - qui ont terni la fin de règne d'Abdeslam Ahizoune, emblématique patron de Maroc Telecom, pendant plus de deux décennies.
Abandon du pourvoi en cassation
Avec l'annonce de cette alliance, Maroc Telecom - dont l'État détient encore 22% - obtient une révision à la baisse de sa dernière amende et accepte, en retour, d'abandonner son pourvoi en cassation.
Les deux opérateurs ont convenu de créer deux filiales, détenues à parts égales, avec une enveloppe d'investissement de 400 millions d'euros. L'une pour développer les connexions Internet en Fibre optique et l'autre pour construire et exploiter de nouvelles tours télécoms.