Le combat contre la drogue prendra-t-il une nouvelle tournure à Maurice ? C'est ce qu'espèrent bien des travailleurs sociaux et organisations non gouvernementales (ONG) avec l'annonce du National Agency for Drug Control Bill, qui sera bientôt présenté à l'Assemblée nationale et dont la décision a été avalisée par le Conseil des ministres, le vendredi 28 mars.
Ce nouveau projet de loi prévoit notamment la création de la National Agency for Drug Control (NADC) en remplacement de la National Agency for the Treatment and Rehabilitation of Substance Abusers (NATReSA). Il sera l'organisme responsable de la prévention, de l'usage et des contrôles des drogues et de la réhabilitation des consommateurs à Maurice.
Pour Danny Philippe, travailleur social et responsable de l'ONG Développement, rassemblement, information et prévention (DRIP), cette décision est une bonne chose car elle était attendue depuis longtemps. Il explique avoir participé, comme d'autres organisations à but non lucratif militant contre la drogue, à des consultations dans le cadre de la préparation de ce nouveau projet de loi dont il ne connaît cependant pas la finalité et souhaite à présent que les choses se concrétisent rapidement.
Parlant d'urgence et profitant de l'occasion, Danny Philippe rappelle que cela fait cinq mois, soit depuis le changement de régime, que les travailleurs sociaux tirent la sonnette d'alarme et sollicitent une rencontre avec les autorités pour discuter de la réalité à laquelle le pays est confronté par rapport aux ravages de la drogue mais en vain. L'homme de terrain estime qu'il est impératif de vite reprendre les consultations qui se faisaient sous le National Drug Secretariat en attendant son remplacement par la NADC, car sans directives, visions et prises de position communes, chacun fait «à peu près» comme il peut et sait.
Entretemps et en guise de solution temporaire, le travailleur social plaide pour la mise en place d'une cellule de crise qui, dit-il, laisserait le temps au gouvernement d'activer son nouveau plan de lutte. Pour conclure, Danny Philippe dit également espérer que le cannabis ait enfin un espace dans ce projet de loi car de nombreuses propositions ont été faites en ce sens par des professionnels et autres représentants de la société civile lors des consultations qui s'étaient tenues en 2024, dans le cadre de sa préparation.