Global Equestrian Ltd (GEL) a officiellement acté son retrait du secteur des courses hippiques. Jusqu'ici détentrice d'une licence délivrée par la Gambling Regulatory Authority (GRA) et opérant sous les Rules of Racing, l'entreprise a choisi de ne pas renouveler son permis d'exploitation lié aux courses pour son centre équestre de Petit-Gamin, situé au Goulet, Balaclava. En d'autres termes, GEL ne sera plus impliquée dans la gestion des chevaux de course. Mais qu'adviendra-t-il de ce centre après les lourds investissements engagés ? Plus crucial encore, quel sort sera réservé aux 250 chevaux de course qui y résident ?
GEL a officiellement notifié la GRA, par le biais d'une lettre reçue le 17 mars, de sa décision de ne pas poursuivre sa demande de licence d'exploitation «under Rules of Racing», une demande restée en suspens depuis le 29 janvier. Le timing de cette démarche suscite des interrogations, car il coïncide avec la décision de la GRA d'interdire à SMS Pariaz d'accepter des paris à cote fixe par SMS sur le football et les courses étrangères. Certains y voient une simple coïncidence, tandis que d'autres perçoivent une capitulation de GEL, visant à atténuer la pression sur l'empire de Jean-Michel Lee Shim.
Toutefois, la décision de GEL de mettre fin à ses activités en tant que centre équestre licencié sous les Rules of Racing ne signifie pas pour autant la fermeture du centre. «Loin de là», assure-t-on au sein de l'entreprise.
Pour rappel, GEL détient un certificat d'investissement délivré par l'Economic Development Board (EDB) depuis mai 2022. En août 2024, une Private Notice Question du leader de l'opposition de l'époque, Arvin Boolell, avait révélé qu'un investissement de Rs 270 millions sur trois ans était prévu, notamment pour des activités d'élevage de chevaux. Les activités couvertes par ce certificat incluent l'élevage, l'entraînement, les services vétérinaires et la réexportation des chevaux. Ce statut a permis à l'entreprise de bénéficier de plusieurs exonérations fiscales, notamment sur la taxe sur la valeur ajoutée, les droits d'enregistrement et le land transfer. «Une véritable aubaine pour Lee Shim !», fait-on remarquer.
Arvin Boolell affirme cependant que GEL n'a pas respecté les conditions attachées à ce certificat d'investissement. De son côté, l'ex-ministre de l'Agro-industrie, Mahen Seeruttun, assure qu'un exercice de due diligence a bien été réalisé. Certains estiment que ce certificat n'aurait été qu'une façade destinée à profiter des nombreux avantages fiscaux. GEL en aurait particulièrement tiré profit dans ses activités de leasing. Concernant les taxes payées par l'entreprise, Mahen Seeruttun avait déclaré que ces informations ne pouvaient être divulguées.
Ce lot de boxes a été construit en un mois et 80 chevaux y sont logés et travaillent au quotidien.
Face à cette situation, que deviendra le centre équestre de Petit-Gamin ? Quel sort attend les 250 chevaux qui y résident ? Une chose est sûre : Jean-Michel Lee Shim (JMLS) a dû reporter son rêve d'organiser des courses sur ce site. Pourtant, les investissements pour l'améliorer n'ont jamais cessé sous l'ère du Mouvement socialiste militant.
Jean-Michel Lee Shim aurait déclaré que l'activité du centre se concentrerait désormais uniquement sur l'élevage. Le projet initial, en parallèle avec les activités de leasing de GEL, était d'importer des juments pleines pour qu'elles mettent bas à Maurice. Ensuite, le poulinage aurait été encadré par des entraîneurs mauriciens et étrangers, avant l'organisation de courses de yearlings. La vente des chevaux devait se faire tant sur le marché mauricien qu'à l'international.
Ce projet verra-t-il le jour et permettra-t-il au centre d'atteindre la rentabilité ? Si le certificat d'investissement de l'EDB est toujours en vigueur, les récents revers de SMS Pariaz ainsi que les descentes répétées des autorités, accompagnées de deux junior ministers, à Petit-Gamin, laissent penser que l'avenir du centre dépendra de la volonté du pouvoir en place. «JMLS is having a taste of his own medicine», lâche un adversaire du clan Lee Shim. «JMLS ne bénéficiera certainement pas des mêmes largesses que sous l'ère Jugnauth», ajoute une autre source.
Quant aux 250 chevaux, ils devraient être mis en vente, aussi bien sur le marché local qu'à l'étranger. D'où les récents déplacements du duo Jean-Michel Lee Shim-Derek David. Dans cette optique, des courses sans betting seraient organisées au centre pour évaluer la valeur actuelle des chevaux et attirer de potentiels acheteurs.