L'élection présidentielle gabonaise prévue pour le 12 avril 2025 pourrait être compromise si l'on en croit les récentes déclarations d'Albert Ondo Ossa. L'ancien candidat de l'opposition à l'élection présidentielle d'août 2023 a affirmé qu'il prendrait "les dispositions qui sont siennes" pour empêcher la tenue du scrutin.

Dans une déclaration diffusée en direct sur son compte Facebook, Albert Ondo Ossa a dénoncé une élection qu'il juge "impossible" et "techniquement irréalisable". Selon lui, le contexte politique et institutionnel actuel ne permet pas la tenue d'un scrutin libre et transparent.

L'opposant affirme toujours être le véritable vainqueur de l'élection présidentielle du 26 août 2023, un scrutin qui avait été interrompu par un coup d'État militaire renversant le président Ali Bongo Ondimba. Depuis, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dirigé par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris le pouvoir et annoncé une transition devant mener à de nouvelles élections.

Pour Ondo Ossa, la tenue d'une nouvelle élection dans ces conditions serait une mascarade et pourrait plonger le pays dans une crise encore plus profonde. Il a ainsi averti que "le contraire (de l'annulation du scrutin) serait un scénario catastrophe", laissant entendre que des tensions pourraient émerger si l'élection était maintenue.

Reste à savoir si Ondo Ossa dispose réellement des moyens d'empêcher cette élection. En dépit de sa popularité dans une partie de l'opposition, le pouvoir militaire en place semble déterminé à respecter son calendrier électoral. Toutefois, si son appel à la contestation prend de l'ampleur, cela pourrait compliquer la situation et accentuer les divisions au sein de la classe politique gabonaise.

À quelques semaines du scrutin, l'incertitude demeure quant à l'avenir politique du Gabon. La réaction du CTRI et des autres acteurs politiques sera déterminante pour la suite des événements.