Les graves violations des droits des filles et des femmes se multiplient dans l'est de la RDC. A Bujumbura, l'organisation allemande Medica mondiale tente d'aider les femmes congolaises réfugiées au Burundi.
"... deux tiers des femmes sont violentées, des filles et des jeunes filles..."
Immaculée Biraheka dirige le Programme d'appui aux initiatives féminines, partenaire de Medica mondiale.
Cette Congolaise originaire de Gomaa trouvé refuge à Bujumburaaprès avoir assisté à des scènes de violences terribles. Immaculée Biraheka s'indigne de la déshumanisation et de la dévalorisation des femmes dans les zones de conflits. Elle a même vu des victimes qui proposent des préservatifs à leurs violeurs.
"Les femmes ne sont pas habituées à porter des capotes. Pour essayer de se protéger, le femme propose la capote. Mais nous ne savons pas si les violeurs acceptent ça car on n'a pas encore reçu de rapports. Quand on est tellement à bout, on peut porter une valeur qui n'est pas des nôtres. Puisque la capote ne fait pas partie de nos valeurs", raconte Immaculée Biraheka.
Le viol comme arme de guerre
Dans l'est de la RDC, les violences sexuelles contre les femmes sont devenues une arme de guerre. Maria Massaro, représentante de Medica mondiale dans la région des Grands Lacs revient sur l'ampleur de ces atrocités.
"Lors de l'évasion de la prison de Muzenze à Goma il y avait 165 femmes détenues qui ont été violées et la majorité de ces femmes a été ensuite tuée pendant l'incendie de la prison", raconte-t-elle.
"Tous ces actes doivent être considérés comme des violations des droits humains, des crimes de guerres et des crimes contre l'humanité. Il est essentiel de pouvoir garantir l'accès à l'aide humanitaire incluant l'assistance médicale et psychologique aux survivantes."
Le travail de Medica Mondiale et de ses partenaires devient de plus en plus difficile, avec l'augmentation de violences sexuelles contre les femmes utilisée comme une arme de guerre dans l'Est de la RDC. Les défenseurs des droits des femmes s'alarment de la situation et en appellent à la fin des hostilités.