Le débat stéril est remis sur la table de conversation à chaque fois qu'un chanteur de la jeune génération scintille à l'international. Les pseudo-mélomanes nostalgiques semblent jaloux puisqu'à leur époque, ils n'ont pas pu réaliser de tel exploit. Angoissés, ils cherchent la petite bête avec un argument dépassé par le temps.
En s'acharnant sur les pépites, ils sortent d'étranges principes qui ne tiennent pas debout. En vérité, la plupart de ces soi-disant musiciens ont appris à composer leur première note dans un hangar, pas au conservatoire. Et avec l'expérience, ils s'autoproclament « grands ». Mettre « Beat it » de Michael Jackson dans une version maloya ne signifie en aucun cas que l'interprète est à la cime de son art. En fait, c'est comme un beatmaker qui fait un « sample » de « Oh Torine » de Hazolahy, ou encore une étoile montante qui fait un cover d'un vieux tube d'Oza Jérome...
Sans scrupule, ils osent dire: « durant notre carrière, jamais nous ne nous étions inspirés d'un artiste étranger ». Pourtant dans les années 1960-1990, les sonorités proposées étaient similaires à celles de Joe Dassin, Otis Redding, Ray charles, Marvin Gaye, Papa Wemba, Tabu Lay Rochereau, Johnny Clegg, Lucky Dube, Oliver N'goma, bref la liste est longue. Pour dire que ces zokibe ont conjugué le même verbe musical que ces personnalités influentes citées tant que les jeunes actuels ont aspiré les cadences de Chris Brown, Burna Boy ou encore Rema. La tendance a toujours existé.
D'ailleurs nous vivons dans un village planétaire. Donc, la musique n'a pas de frontière, c'est une langue universelle. Faut-il encore répéter que la diversité est une richesse. Et nul ne peut juguler l'inspiration d'un créateur... Quelque part, l'intention de ces vieillots est d'établir un monde musical unique auquel les stars du moment gravitent autour d'eux sans franchir le cercle vicieux maladroitement tracé. Exceptés Jaojoby, Fenoamby, Olombelo Ricky, Mahaleo, Berikely et Wawa qui continuent toujours à émerveiller le public au-delà des frontières du pays, les autres sont des chanteurs souffrant de mal-être. La célébrité éphémère leur hante, visage de la honte !
La carte du soatoavina malagasy (les bonnes moeurs) est brandie sans connaître sa vraie définition. La vision s'avère subjective à travers les mailles sombres de ce voile. C'est se voiler la face. Pourquoi ne pas applaudir les benjamins qui ont hissé haut le drapeau de la patrie ? C'est ça l'unité nationale tant voulue !