Madagascar: 'Sakoroka' hier, à Analakely - Grenades lacrymogènes des forces de l'ordre contre jets de pierres des marchands de rue

Les marchands de rue à Analakely ont manifesté contre leur expulsion hier. Les forces de l'ordre les ont dispersés à coups de gaz lacrymogène. La situation reste tendue, avec un risque élevé d'affrontements entre les vendeurs de rue et les commerçants des pavillons.

Des affrontements ont éclaté hier à Analakely lors de l'expulsion des vendeurs de rue par la Commune Urbaine d'Antananarivo (CUA). Conformément au programme établi, l'opération d'expulsion des vendeurs installés sur les trottoirs d'Analakely et des environs a eu lieu hier. Toutefois, dès la nuit de dimanche à lundi, les forces de l'ordre avaient déjà procédé au démantèlement de leurs étals. À leur arrivée le matin, les marchands ont découvert un espace vide, sans possibilité de réinstaller leurs stands.

Un important dispositif de sécurité était en place pour empêcher toute tentative de réinstallation. Des cris de protestation ont retenti dans le quartier, tandis que les vendeurs, brandissant des banderoles, se sont rassemblés pour rejoindre le portail de la CUA pour exprimer leur mécontentement. L'une des banderoles affichait : « La vie est dure, nous ne quitterons pas la zone III ! » . Face à cette mobilisation, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogène à 9h32 pour disperser les manifestants. Ces derniers ont répliqué par des jets de pierres et ont brûlé des pneus. Un manifestant a été arrêté durant l'échauffourée. Se sentant trahis, les marchands de rue ont piétiné les pagnes distribués par la maire lors de sa campagne électorale.

Solutions

Plusieurs commerces environnants ont fermé leurs portes durant cet affrontement. L'axe reliant JJ Rabearivelo et l'intersection menant au Zaimaika était quasi désert, rappelant l'atmosphère des confinements passés. La zone a été quadrillée par les forces de l'ordre. Près de l'Institut d'Hygiène, les commerçants qui occupaient les trottoirs ont étalé leurs marchandises quand le calme était revenu, tandis qu'à Behoririka, les vendeurs de rue continuaient leurs activités comme à l'accoutumée.

La CUA a proposé une solution de relocalisation des marchands entre les pavillons d'Analakely et l'Esplanade, un emplacement déjà défini à cet effet. Toutefois, les commerçants établis dans les pavillons s'opposent à cette décision, jugeant l'espace insuffisant et redoutant une diminution de leur clientèle en raison de l'insécurité et de l'étroitesse de la chaussée. La situation reste tendue, avec un risque élevé d'affrontements entre les différents groupes de marchands, chacun défendant ses intérêts dans un climat de plus en plus explosif.

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