Au Gabon, deux jours après l'ouverture de la campagne électorale dans le cadre de l'élection présidentielle du 12 avril 2025, les Librevillois ne ressentent pas encore l'effet de ladite campagne. Pas grand-chose n'a changé et la mobilisation n'est pas la même que lors des précédentes éditions. Plusieurs panneaux d'affichage sont par exemple inoccupés.
Dans ce bar du rond-point de la démocratie, des habitants de la capital du Gabon sont attablés par petits groupes. Tous déplorent un début de campagne trop timide.
« Je n'ai encore rien senti », lance une première. « Je ne vois rien », abonde un deuxième. « Je ne vois rien », répète une autre femme. « On a vécu les campagnes à l'époque des Bongo. C'était la fête, c'était le dégagement, on buvait, c'était le show », renchérit le deuxième.
« Si on élimine les panneaux publicitaires et on passe dans le concret, c'est ce qu'on veut », glisse une autre Librevilloise.
« Tous les gadgets qu'on imprime pendant la campagne, dans un pays comme le nôtre où les femmes accouchent par terre, les élèves sont serrés dans les salles de classe, où on n'a pas d'eau courante, où on n'a pas d'électricité, c'est encore trop, de mon point de vue », tempère un autre.
Une campagne ciblant davantage les réseaux sociaux ?
Sur les avenues de la capitale, les affiches de Brice Clotaire Oligui Nguema sont visibles en grand nombre. Mais certains espaces publicitaires sont toujours vierges. Christelle Koye, porte-parole de ce candidat, souligne : « Les prescriptions légales en matière de plafonnement des dépenses électorales obligent le candidat à contrôler les dépenses. »
Dans les QG de campagne des sept autres candidats, on explique avoir privilégié la communication sur les réseaux sociaux pour limiter les dépenses et protéger l'environnement.