À Bunia, capitale de la province de l'Ituri, à l'est de la République démocratique du Congo (RDC), les prix des denrées explosent depuis quelques jours. La faute aux combats entre les forces ougandaises et le mouvement armé de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco).
Ces derniers jours, certaines pompes à essence de Bunia étaient en rupture de stock, à défaut d'être livrées. Selon la radio Okapi, un sac de haricots, qui coûtait 25 000 francs auparavant, se vend désormais 35 000, voire 40 000 francs. De même, le prix de l'huile végétale a explosé dans la capitale de l'Ituri, province de RDC.
Depuis la mi-mars, les affrontements qui opposent les soldats ougandais aux hommes de la Codeco, dans leur fief de Fataki, menacent la route nationale 27, rare voie d'approvisionnement de Bunia depuis l'Ouganda. Selon Dieudonné Lossa Dekhana, coordinateur provincial de la société civile, ceux qui l'empruntent s'exposent aux pillages ou encore au risque de se retrouver au milieu de combats :
« Le gouvernement a organisé des convois, mais ces convois ne peuvent pas durer indéfiniment, car ils ne sont pas gratuits. Et si l'opérateur économique doit payer, il va répercuter ces coûts sur les produits, et donc sur la population qui souffre déjà. »
L'acteur de la société civile ajoute que les marchés s'appauvrissent, étant donné que certains agriculteurs de la région se rendent difficilement dans leur champ, en raison de l'insécurité. Lors d'un point presse, Muhindo Nzangi, ministre congolais du Développement rural, en visite à Bunia, a appelé une dernière fois les milices à faire taire les armes au risque de se confronter « au feu et au déluge » de l'armée.