Afrique: Le Niger se retire de la force chargée de la lutte contre les groupes jihadistes dans le bassin du lac Tchad

Composée de soldats des armées du Tchad, du Cameroun, du Nigeria et du Niger, la Force multinationale mixte (FMM) a pour mission de lutter contre les groupes jihadistes actifs dans cette région à cheval sur plusieurs pays. Niamey, qui s'était déjà retirée de l'alliance au lendemain du coup d'Etat de juillet 2023 avant d'y reprendre sa place, justifie cette fois son départ par la nécessité de redéployer ses troupes sur d'autres objectifs.

Officiellement, Niamey indique que son retrait de la Force multinationale mixte (FMM) annoncé dans la soirée du samedi 29 mars a pour objectif de renforcer « la sécurisation de [ses] sites pétroliers » menacés par des groupes armés.

Les autorités nigériennes affirment notamment vouloir mettre l'accent sur la protection des ressources d'hydrocarbures dans la région de Diffa, à la frontière avec le Nigeria, où l'oléoduc qui achemine le pétrole brut extrait dans le pays vers le Bénin est régulièrement attaqué. Ces derniers mois, des rebelles Toubous, qui demandent la libération du président déchu Mohamed Bazoum et le rétablissement de la Constitution, ont ainsi revendiqué plusieurs sabotages.

Mais selon plusieurs observateurs, ce retrait serait aussi symptomatique des difficultés que rencontrent actuellement les forces armées nigériennes dont 25 soldats ont été tués et plusieurs autres blessés en seulement six semaines dans trois attaques attribuées à Boko Haram.

Même si le sujet n'a pas été évoqué samedi 29 mars, la décision de Niamey pourrait enfin être liée aux soupçons que nourrit la junte du général Tiani à l'égard d'Abuja accusée de ne rien faire pour empêcher les incidents à répétition le long de l'oléoduc qui permet au Niger d'évacuer son brut vers le port béninois de Sèmè-Podji.

Quoi qu'il en soit, ce retrait des Nigériens est un coup porté à la FMM, d'autant plus qu'il signe aussi la fin des échanges d'informations sur les mouvements des jihadistes toujours actifs dans le bassin du lac Tchad où ils circulent très facilement entre les frontières poreuses des Etats de la région.

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