La Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) a poursuivi l'assainissement des rues à Analakely, hier. C'était au tour des marchands de la rue Andrianampoinimerina de quitter les lieux. Ces derniers ont protesté.
Altercation sous haute tension en plein centre-ville. Une échauffourée a éclaté entre les commerçants de rue et les policiers à Analakely, hier. Des centaines de commerçants expulsés de la rue Andrianampoinimerina tentaient d'atteindre l'hôtel de ville pour revendiquer leur retour à leur emplacement habituel. En face d'eux, des dizaines d'éléments des Forces de l'ordre, munis de boucliers antiémeute et de gaz lacrymogène, les en empêchaient.
Furieux de ce blocage, les commerçants ont jeté des pierres à l'encontre des éléments des Forces de l'ordre, tout en les huant et en les sifflant. Mais ils n'ont pas réussi à briser l'armure. Ils s'en sont sortis vaincus. Cette manifestation s'est dissoute avec l'arrestation d'un homme qui brandissait une banderole, en première ligne des manifestants, ainsi que la dispersion des manifestants. Les rues d'Analakely ont été totalement dégagées. Aucun marchand n'a réussi à étaler ses marchandises.
Cette altercation a commencé très tôt. Dimanche à minuit, des éléments des Forces de l'ordre et des agents de la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) ont ramassé les marchandises et ont démonté les kiosques dans la rue Andrianampoinimerina. « La CUA nous a déjà avertis que nous devions quitter les lieux ce jour (ndlr : hier). Mais comme elle ne nous propose aucune solution, nous sommes restés car nous n'avons nulle part où aller. Nous avons des bouches à nourrir. Nous avions dormi avec nos marchandises, dans la rue, depuis samedi, de peur que la CUA prenne en force nos marchandises et détruise nos lieux de vente. Ce qu'on avait appréhendé s'est produit. La CUA nous a expulsés à minuit. Ils ont déployé cinq camions pour ramasser nos marchandises », déplore Fanjanirina Razafiarison, commerçante de friperie à Analakely.
Réticence
La CUA a proposé à ces marchands des places dans la rue entre l'esplanade et le Pavillon Analakely. Toutefois, ces derniers ne sont pas les bienvenus dans cette zone. Des commerçants du Pavillon ont brandi des banderoles indiquant qu'ils refusent la transformation de cette rue en un marché. « Il n'y aura plus d'accès pour nos clients si des marchands s'y installent », lance Andry, un commerçant de produits de première nécessité au pavillon Analakely.
La magistrate de la ville d'Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, a reçu des représentants des commerçants hier à midi. À l'issue de cette rencontre, elle a persisté et signé l'assainissement et la réorganisation des rues du centre-ville. Elle a réaffirmé le déplacement de ces marchands de rue entre l'esplanade et le Pavillon à Analakely où peuvent entrer plus de cinq cents marchands. Les concernés montrent toujours de la réticence. « La place est trop petite. Elle n'est pas suffisante pour étaler nos marchandises », ont-ils souligné. Harilala Ramanantsoa demande aux marchands d'accepter cette nouvelle organisation, et d'accepter le nouvel emplacement, bien que ce soit étroit.
De grands travaux dans le centre-ville
La CUA a annoncé la réalisation de grands travaux dans le centre-ville, à partir du mois de mai. Des évacuations d'eau d'une longueur de 64 km seraient réhabilitées et des buses seront remplacées à Isotry, Soarano et à Analakely. Harilala Ramanantsoa, maire de la CUA, explique que ce sont les principales raisons de la réorganisation du marché dans le centre-ville. La CUA a déjà réussi à libérer les trottoirs de l'Avenue de l'Indépendance, de Tsaralalàna et d'Analakely, jusqu'à hier. Jusqu'à quand cet état actuel des rues du centre-ville sera-t-il maintenu ?