"Un derby est un miroir social", a lancé Pape Ibrahima Faye, sélectionneur du Sénégal U-17, dans un entretien accordé à CAFOnline.com. Une phrase lourde de sens, tant l'affrontement entre le Sénégal et la Gambie dépasse le simple cadre du football.
Ici, il est question d'histoire commune, de culture partagée et de traditions entremêlées. Deux nations voisines, unies par des liens familiaux et linguistiques indéfectibles, qui transposent sur le terrain une rivalité teintée de respect et de fraternité. Chaque confrontation ajoute une page à un récit où football et identité se mêlent pour célébrer une appartenance commune.
Mais entre frères, la compétition n'est jamais loin. « Peu importe la place dans la fratrie, il y a toujours une rivalité », sourit Faye. « Nous avons ce statut de grand frère, plus expérimenté sur la scène continentale. » Une manière d'affirmer la suprématie du Sénégal, régulièrement en réussite en Afrique, face à une Gambie qui monte en puissance et bouscule les hiérarchies établies.
Lors de leur dernier affrontement, les Lionceaux s'étaient imposés 3-1 au tournoi de l'UFOA, qualificatif pour cette CAN U-17. Un revers que les Young Scorpions n'ont pas digéré. « Ce n'était qu'une première mi-temps. Nous avons joué notre seconde mi-temps ici au Maroc », prévient leur sélectionneur Yahya Manneh. Une façon d'annoncer la couleur : la revanche est en marche.
Côté sénégalais, pas question de sombrer dans l'excès de confiance. « La Gambie est bien organisée, avec des joueurs capables de faire la différence à tout moment », avertit Faye. « Nous avons déjà gagné contre eux, mais chaque match a sa vérité. Il faudra être concentrés. »
Sur le terrain, les Lionceaux s'appuieront sur leur discipline défensive et leur capacité à exploiter les espaces. En face, les Young Scorpions miseront sur leur vitesse et leur explosivité pour prendre à défaut la défense sénégalaise. Alieu Drammeh, attaquant du FC Barcelone, incarne cet esprit combatif : « Le passé est derrière nous. Nous sommes des Scorpions et nous voulons écrire notre propre histoire sur les grandes scènes du football. Mardi, nous affronterons un adversaire que nous connaissons bien, et nous donnerons tout pour l'emporter. »
Au-delà des trois points en jeu, c'est une suprématie régionale qui se joue. Ce choc, programmé mardi à 14h (heure locale) au stade Ben M'Hamed El Abdi d'El Jadida, s'annonce électrique. Car ce derby, qu'il se dispute sur la pelouse ou dans les coeurs, est avant tout une célébration du football ouest-africain, entre fierté nationale et passion partagée.