Afrique: Publication des premiers rapports de l'OMS sur les tests et les traitements des infections fongiques

1 Avril 2025

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié ce 01 avril, ses tout premiers rapports sur le manque critique de médicaments et d’outils de diagnostic pour les maladies fongiques invasives, montrant le besoin urgent de recherche-développement (R&D) innovantes pour combler ces lacunes, apprend-on d’un communiqué de l’organisme publié aujourd’hui.

En effet, les maladies fongiques sont un problème de santé publique croissant, avec des infections courantes, telles que le candida, qui provoque le muguet buccal et vaginal, devenant de plus en plus résistantes au traitement.

D’après le document, ces infections touchent de manière disproportionnée les patients gravement malades et ceux dont le système immunitaire est affaibli, y compris les personnes subissant une chimiothérapie anticancéreuse, vivant avec le VIH et ayant subi une greffe d’organe.

Il est à noter que les champignons de la catégorie « priorité critique » de la liste des agents pathogènes fongiques prioritaires (FPPL) de l’OMS sont mortels, avec des taux de mortalité atteignant jusqu’à 88 %.

À en croire le communiqué, les progrès réalisés dans les traitements signifient qu’un plus grand nombre de personnes sont susceptibles de vivre avec des conditions immunodéprimées, ce qui pourrait également signifier une augmentation des cas de maladies fongiques invasives.

C’est pourquoi «le rapport de l’OMS sur les médicaments antifongiques souligne qu’au cours de la dernière décennie, seuls quatre nouveaux médicaments antifongiques ont été approuvés par les autorités réglementaires des États-Unis d’Amérique, de l’Union européenne ou de la Chine».

À l’heure actuelle, il estime que «neuf médicaments antifongiques sont en cours de développement clinique pour être utilisés contre les champignons les plus menaçants pour la santé, comme détaillé dans la LPFP».

En ce qui concerne le nouveau rapport de diagnostic, l’OMS d’informer qu’il «montre que si des tests disponibles dans le commerce pour les agents pathogènes fongiques prioritaires, ceux-ci reposent sur des laboratoires bien équipés et un personnel formé, ce qui signifie que la plupart des habitants des pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) n’en bénéficient pas».

Car, il faut noter que «Tous les pays, mais en particulier les PRFI, ont besoin de tests plus rapides, plus précis, moins coûteux et plus faciles pour un large éventail d’agents pathogènes fongiques prioritaires, y compris des outils de diagnostic qui peuvent être utilisés au point de service ou à proximité».

Selon le Dr Yukiko Nakatani, Sous-Directeur général de l’OMS chargé de la résistance aux antimicrobiens par intérim, « les infections fongiques invasives menacent la vie des plus vulnérables, mais les pays ne disposent pas des traitements nécessaires pour sauver des vies».

« Non seulement le pipeline de nouveaux médicaments antifongiques et de diagnostics est insuffisant, mais il y a un vide dans les tests fongiques dans les pays à revenu faible et intermédiaire, même dans les hôpitaux de district. Cette lacune diagnostique que la cause de la souffrance des personnes reste inconnue, ce qui rend difficile la fourniture de bons traitements», a-t-il ajouté.

Le communiqué insiste sur le fait que les diagnostics antifongiques existants présentent de nombreux défis. «Ils ne fonctionnent que pour une gamme limitée de champignons, ne sont pas suffisamment précis et prennent beaucoup de temps pour obtenir des résultats».

Cette situation est causée par le fait que «la plupart des tests ne sont pas bien adaptés aux établissements de santé primaires et secondaires, car certains diagnostics nécessitent une alimentation électrique stable dans des laboratoires adaptés et équipés», assure la même source.

Les agents de santé, pour leur part, «n’ont souvent pas suffisamment de connaissances sur les infections fongiques ainsi que sur l’impact des champignons qui deviennent plus résistants aux traitements, ce qui limite leur capacité à effectuer les tests nécessaires pour déterminer le traitement approprié».

Par conséquent, l’OMS appelle à renforcer la riposte mondiale contre les maladies fongiques envahissantes et la résistance aux antifongiques et élabore également un plan de mise en œuvre de la FPPL.

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