Sénégal: Thiès - Paix, sécurité et réconciliation au menu du sermon de l'imam Ndiour

Thiès — Les questions de paix, de sécurité et de réconciliation ont été au coeur du sermon prononcé par l'imam de la grande mosquée de Moussanté, Tafsir Babacar Ndiour, lundi lors la prière de l'Aïd-el-fitr.

La paix est un besoin fondamental et universel, mais qui ne peut s'accommoder de certains comportements, attitudes ou sentiments, comme la haine, le désir de vengeance ou le mépris, a lancé l'imam Ndiour.

L'injustice, l'impunité, l'oppression, la faim, le cambriolage, le viol ne riment pas non plus avec la paix, a-t-il fait observer.

Celui qui n'a pas de quoi se nourrir, n'est pas en paix, a-t-il poursuivi, expliquant que pour cette raison, tous les Etats du monde ont un ministère en charge de l'agriculture. Il précise que la création du Programme alimentaire mondial (PAM) procède de ce besoin de paix.

S'aimer et se souhaiter la paix nous garantit une existence paisible, tout comme le respect des commandements divins, a souligné l'imam Ndiour.

"Voulons-nous vraiment la paix, quand nous nous opposons aux commandements divins?", se demande le religieux, s'offusquant de ce que des musulmans se dressent contre toute application du talion, pourtant commandée par Dieu.

"Vous avez, dans le talion, la préservation de la vie, ô gens doués de raison", dit le Coran, cité par l'imam.

Il indique que le résultat de cette posture est que l'insécurité et le meurtre se sont généralisés.

L'imam note que la non-implication des populations dans les quartiers favorise aussi cette insécurité.

Des conseils de sécurité de quartier devaient exister partout, a-t-il suggéré, relevant que "personne ne peut mettre un gendarme derrière chaque Sénégalais".

Cette forme de sécurité de proximité est plus efficace, parce qu'elle agit à titre préventif, puisque dans les quartiers tout le monde connaît les malfaiteurs, estime-t-il.

A l'endroit des autorités étatiques, l'imam a aussi souligné l'importance de se réconcilier, et de bannir l'esprit partisan, pour construire le pays.

"Il faut fédérer toutes les forces de ce pays pour le construire", a-t-il dit, ajoutant que l'unité est une condition pour atteindre le développement.

D'où la nécessité, selon lui, d'ajouter au slogan "jub, jubal, jubbanti" renvoyant à l'intégrité et au redressement, les termes "juboo" (se réconcilier) et "jubelé" (réconcilier).

Comme à son habitude, l'imam a brassé dans son prêche, une kyrielle de sujets, allant du crime perpétré par Israël contre la Palestine, devant la totale passivité de la communauté internationale, à l'appel adressé aux jeunes pour qu'ils se forment et cultivent l'éthique du travail sans attendre l'aide de personne.

Il a aussi formulé un plaidoyer pour le développement de l'industrie locale de l'habillement, pour que les montants qui sont dépensés à l'étranger, restent dans le pays.

Une usine textile avec une capacité de 1.000 emplois est presque à l'arrêt à Thiès, en l'occurrence la NSTS, a-t-il rappelé.

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