Ile Maurice: Crise dans les casinos - 17 croupiers stagiaires licenciés et une gestion en déclin

La situation des casinos à Maurice devient de plus en plus préoccupante. Mercredi dernier, 17 croupiers stagiaires ont reçu leur lettre de licenciement, effective à partir d'hier. Cette décision a été prise par une tierce personne, sur ordre de la State Investment Corporation Management Services Co Ltd (SICMS), alors qu'ils étaient sur le point de terminer leur formation. Cela survient dans un contexte où la SIC est sans conseil d'administration depuis cinq mois, soulevant des questions sur la légalité et la légitimité des décisions prises.

L'absence d'un conseil d'administration laisse un vide inquiétant dans la gestion des casinos, une entreprise qui génère pourtant des millions de roupies. Actuellement, un seul responsable gère les dossiers des casinos, mais sans pouvoir de décision. «Des postes clés restent vacants et aucune promotion n'a été accordée aux employés occupant des fonctions de haut niveau depuis plusieurs années», déclare Jayen Moorghen, président de la Casino Employees Union (CEU).

Cette gestion chaotique a des répercussions immédiates sur le terrain. «L'opération fonctionne au ralenti, aucune mesure n'est prise pour améliorer la situation», se désole Jayen Moorghen. Il souligne également que la qualité du service s'est dégradée et que les formations nécessaires à l'amélioration des prestations sont inexistantes. Cela fait quatre à cinq ans qu'aucun programme de formation n'a été mis en place pour le personnel, ce qui affecte directement l'expérience client et, par conséquent, les revenus des casinos.

Sort de 600 travailleurs

Les chiffres sont alarmants : les revenus chutent depuis le début de l'année. «La patience a des limites. Il est urgent d'avoir une véritable direction et un conseil d'administration pour redynamiser les activités», réclame la CEU.

En plus de l'absence de direction, les employés font face à des retards de paiement. «Même les uniformes ne sont pas encore payés.» Plusieurs arriérés, notamment ceux relatifs à la loi sur la relativité salariale, restent non réglés. «Bien que le gouvernement ait voté la loi, les employés attendent toujours leurs paiements. C'est un droit fondamental pour tous les travailleurs du pays» Toutefois, une réponse a été donnée mercredi dernier concernant le paiement des Rs 2 925, qui sera effectué prochainement, accompagné des arriérés.

Par ailleurs, certains employés du casino du Caudan sont inquiets. Une rumeur circule selon laquelle cet établissement pourrait être contraint de fermer ses portes en raison du non-paiement du loyer. «C'est une situation dramatique, l'avenir est sombre et nous ne pouvons pas continuer ainsi», alertent les employés. La mise en place urgente d'un conseil d'administration et d'une véritable direction est indispensable pour éviter un effondrement total du secteur.

Face à cette crise, la CEU lance un appel au Premier ministre Navin Ramgoolam, également ministre des Finances, ainsi qu'à son ministre junior, Dhaneshwar Damry, pour une intervention rapide. «Nous avons envoyé une lettre pour demander une action immédiate. Le business est déjà dans le rouge, et si rien n'est fait, ce sont près de 600 travailleurs qui risquent de perdre leur emploi», prévient Jayen Moorghen.

Jamais la situation des casinos n'a été aussi critique. Entre absence de direction, décisions arbitraires et manque de vision stratégique, l'avenir du secteur est plus incertain que jamais. Les employés réclament des mesures concrètes avant qu'il ne soit trop tard.

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