Ile Maurice: Optimisme des patrons malgré le manque de main-d'oeuvre

Un sondage issu de la 28e édition du Global CEO Survey, intitulé From Resilience to Reinvention, incluant le PwC Mauritius CEO Survey, révèle que les Chief Executive Officers (CEO) mauriciens se montrent optimistes quant à la croissance économique, tant locale qu'internationale. Ce sentiment perdure malgré les bouleversements économiques et les crises multiples, telles que le changement climatique et les tensions géopolitiques. Toutefois, le rapport met en évidence un défi majeur : la pénurie de main-d'oeuvre qualifiée, qui semble affecter Maurice bien plus que l'Afrique de l'Est ou d'autres régions du monde.

Par ailleurs, plus de la moitié des dirigeants interrogés anticipent que l'intelligence artificielle (IA) deviendra un élément clé des plateformes technologiques, des processus commerciaux et des opérations. Concernant l'évolution de la croissance économique mondiale dans les 12 prochains mois, 76 % des CEO mauriciens affichent un optimisme pour leur propre économie, tandis que 74 % partagent cette confiance pour la croissance mondiale. Ces résultats s'alignent avec ceux des CEO d'Afrique de l'Est, qui se montrent également positifs quant aux perspectives économiques. Malgré les défis globaux qui pourraient impacter une île comme Maurice, le pays s'appuie sur des fondamentaux solides, tels que la résilience économique, la collaboration régionale et les opportunités offertes par le continent africain.

Toutefois, seuls 39 % des dirigeants mauriciens se disent «extrêmement confiants» quant à la croissance de leurs revenus sur l'année à venir. Ce chiffre grimpe à 53 % lorsqu'on envisage une période de trois ans, une tendance similaire observée en Afrique de l'Est et à l'échelle mondiale. Le rapport souligne également que les CEO mauriciens adoptent des stratégies de réinvention pour assurer la pérennité de leurs entreprises, et 63 % d'entre eux estiment que leur société restera viable au-delà d'une décennie.

Le manque de maind'oeuvre qualifiée demeure l'un des principaux obstacles pour les CEO mauriciens. «Il est urgent de combler le fossé des compétences par une meilleure collaboration entre les institutions académiques et les employeurs. De plus, avec le vieillissement de la population, des mesures plus drastiques, comme la reconversion professionnelle, doivent être envisagées», souligne le rapport.

À Maurice, 42 % des dirigeants estiment être fortement exposés à cette pénurie, tandis qu'à l'échelle mondiale et en Afrique de l'Est, cette problématique n'arrive qu'en quatrième position des préoccupations, derrière l'inflation, les cybermenaces et les conflits géopolitiques.

Comme le souligne le rapport : «La vitesse, l'ampleur et l'impact des évolutions technologiques imposent des défis majeurs aux entreprises et à la société en général.» En matière de confiance, 39 % des CEO mauriciens affichent une prudence modérée vis-à-vis de l'IA, tandis que 37 % lui accordent une confiance totale. Sur l'intégration de cette technologie, la majorité s'attend à des transformations majeures des plateformes technologiques et des processus opérationnels au cours des trois prochaines années.

L'un des principaux freins aux investissements climatiques, tant localement qu'à l'international, réside dans la complexité réglementaire. Les CEO soulignent que la lourdeur administrative et les exigences complexes entravent les initiatives écologiques. Julien Tyack, Sustainability Leader chez PwC Maurice, rappelle que «la complexité réglementaire en matière de durabilité est un défi mondial. Cependant, les normes convergent progressivement. Avec des menaces croissantes telles que les inondations, les cyclones et l'érosion côtière, les dirigeants doivent renforcer la gestion durable des ressources et mieux se préparer aux catastrophes climatiques».

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