En 2024, Rio Tinto a réalisé un bond significatif de 28 % dans ses paiements fiscaux en Afrique, atteignant un total de 150 millions de dollars, contre 117 millions l'année précédente, d'après le rapport publié par l'entreprise le 26 mars dernier. Les taxes et redevances payées par Rio Tinto couvrent une large gamme de projets d'infrastructure et de développement dans les pays où elle est présente, mais aussi des initiatives sociales soutenant directement les communautés locales.

À Madagascar, QIT Madagascar Minerals (QMM), la filiale de Rio Tinto, a vu ses paiements fiscaux augmenter de 56%, passant de 7,1 millions de dollars en 2023 à 11,1 millions de dollars en 2024. Cette hausse témoigne non seulement de l'expansion des activités de l'entreprise, mais aussi de son engagement à soutenir le développement des régions locales. QMM, qui extrait principalement de l'ilménite, consacre chaque année environ 4 millions de dollars à des projets dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'infrastructure, renforçant ainsi ses liens avec les communautés locales.

Croissance durable

Outre l'impact fiscal, l'entreprise génère plus de deux mille emplois directs dans la région de Tolagnaro, avec plus de 80 % des employés recrutés localement. Ce modèle de création d'emplois, axé sur le développement des compétences et la formation, permet à QMM de jouer un rôle important dans l'économie régionale, tout en améliorant les conditions de vie des populations locales.

En Afrique du Sud, Richards Bay Minerals (RBM), une autre filiale de Rio Tinto, a contribué à hauteur de 79,3 millions de dollars en 2024, illustrant son importance économique dans la région. Bien que RBM fasse face à des tensions avec les communautés locales concernant les effets de l'exploitation minière, l'entreprise continue de soutenir des initiatives locales de développement et de formation.

En Guinée, le projet Simandou, l'un des plus grands gisements de fer au monde, a généré 58,3 millions de dollars en paiements fiscaux en 2024 pour Rio Tinto. Ce projet représente un enjeu stratégique majeur pour le groupe, et les revenus générés contribuent au financement d'infrastructures cruciales pour le pays. Toutefois, Simandou soulève également des préoccupations environnementales et sociales, notamment en ce qui concerne les effets sur les communautés locales et l'écosystème. La relocalisation de certaines populations et les risques pour la biodiversité soulèvent des interrogations, malgré les efforts de Rio Tinto pour mener des projets plus responsables.

Simandou demeure toutefois un projet prometteur pour la Guinée, notamment en matière de création d'emplois et de développement économique à long terme. Il représente un levier pour diversifier l'économie du pays, mais la gestion durable des ressources reste un défi majeur.