« Ia, ia, ia, ô ! », chantaient à pleine voix des centaines de marchands de rue, devant l'Hôtel de Ville à Analakely, hier en fin d'après-midi, à l'issue de la rencontre de leurs représentants avec la magistrate de la ville d'Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, et son équipe. Ils ont gagné la bataille contre la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA), après deux journées de revendications. Ils peuvent, à nouveau, occuper la rue du centre-ville pour exercer leurs activités.
« Nous avons cédé car il n'y a pas d'infrastructures pour les accueillir, pour le moment. Les places que nous leur avons proposées entre le Pavillon Analakely et l'Esplanade sont insuffisantes par rapport à l'effectif des marchands. Mille soixante commerçants ont été recensés, alors que l'emplacement que nous avons préparé ne pouvait accueillir que près de cinq cents personnes », lance Marcellin Randrianambinina, directeur des Marchés auprès de la CUA, hier.
La CUA a, toutefois, imposé quelques règlements. « Ils ne pourront plus occuper les trottoirs. Ils étaleront leurs marchandises au bord de la rue, à l'intérieur du marquage des parkings », enchaîne le directeur des Marchés. Ils disposeraient près d'un mètre, chacun, pour étaler leurs marchandises. Et leur table ne devrait pas excéder les 70 cm. Ce feu vert de la CUA ne concernerait que les marchands sur la rue Andrianampoinimerina. La CUA reste ferme sur l'interdiction de vente sur les rues et les trottoirs de l'Avenue de l'Indépendance. Cette nouvelle organisation s'applique, dès ce jour.
Jusqu'ici, aucun maire n'a réussi à expulser les marchands des rues du centre-ville. Depuis les énièmes tentatives d'assainissement des rues, la CUA est toujours sortie perdante. Mais à croire les explications de Marcellin Randrianambinina, il ne s'agit que d'une mesure temporaire, « en attendant que la CUA dispose d'une infrastructure pour les accueillir ». Ce ne sont, pourtant, pas les infrastructures qui manquent. Des places libres, il y en a aux marchés de Behoririka, d'Andravoahangy, de Soarano, de la Petite Vitesse Isotry ou encore d'Anosy. Mais ce sont les marchands qui n'ont pas la volonté d'y entrer, sous prétexte que les clients ne viennent pas.