Sous l'impulsion du ministère de l'Économie et des Finances, Madagascar entame une série de réformes destinées à améliorer la gestion des marchés publics et à renforcer la transparence, un enjeu majeur pour le développement du pays.
La Semaine de la Commission nationale des marchés (CNM) a officiellement débuté le 1er avril 2025 à Anosy, sous la direction de Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des Finances. L'événement, qui s'étale sur trois jours, marque une étape importante dans la réforme des marchés publics à Madagascar.
Dans son discours d'ouverture, la ministre a rappelé l'importance des marchés publics pour le développement national. Elle a souligné la nécessité d'une gestion plus rigoureuse, d'une transparence accrue et d'une meilleure coordination entre les différents acteurs impliqués.
« Chaque acteur doit être conscient de sa responsabilité. Une gestion efficace des marchés publics nécessite des procédures claires, une organisation optimisée et le respect strict des règles », a-t-elle déclaré.
Parmi les points clés de la réforme, elle a annoncé la publication imminente du « rapport de contrôle », un outil qui permettra un suivi détaillé des marchés publics et contribuera activement à la lutte contre la corruption. Elle a également évoqué l'accélération de la digitalisation des services, afin de rendre les démarches plus rapides, accessibles et sécurisées, ainsi que l'harmonisation des pratiques de contrôle et d'attribution des marchés à l'échelle nationale, pour assurer une meilleure équité entre les acteurs.
Selon la ministre, en modernisant les outils de gestion et en renforçant les mécanismes de contrôle, le gouvernement entend garantir une attribution plus équitable des marchés et une utilisation plus responsable des ressources publiques.
Pratiques améliorées
Mais cette semaine ne se limite pas à des annonces de réforme. Elle vise aussi à renforcer les compétences des agents chargés des marchés publics. L'objectif est de s'assurer que chaque acteur maîtrise pleinement les nouvelles règles et méthodologies mises en place.
Des formations sont organisées pour perfectionner les compétences des contrôleurs en finances publiques, marchés publics et partenariats public-privé. L'accent est mis sur l'intégration des nouveaux membres des commissions, recrutés à la suite de l'appel à candidatures du 24 mai 2024, afin qu'ils puissent rapidement appliquer les nouvelles normes.
Un effort particulier est déployé pour standardiser les méthodes de contrôle, harmoniser les pratiques sur l'ensemble du territoire et réduire les disparités entre les régions.
En parallèle, la CNM poursuit ses efforts pour étendre ses services au niveau régional, afin que la gestion des marchés publics devienne plus accessible dans tout le pays et que nul ne soit exclu du processus.
Consciente des nombreux défis auxquels le pays est confronté -- notamment la corruption, la lenteur des démarches administratives et parfois l'opacité dans la gestion des ressources publiques --, la Commission nationale des marchés considère cette réforme comme une nécessité impérieuse.
« Nous savons que le chemin est semé d'embûches, mais cette réforme représente une véritable opportunité de changement. En révisant nos pratiques et en renforçant nos capacités, nous pouvons assurer que les ressources publiques soient utilisées de manière plus juste et transparente. Cette réforme est un pas crucial pour restaurer la confiance des citoyens et garantir que tous les projets de développement profitent équitablement à chaque Malgache », déclare la CNM.
La ministre a conclu : « Nous devons moderniser nos méthodes et harmoniser nos pratiques pour bâtir un système plus performant. Chaque acteur a un rôle essentiel à jouer dans cette réforme. »