Une semaine après le placement en résidence surveillée du vice-président Riek Machar par les forces de sécurité du président Salva Kiir, des initiatives de médiation prennent forme. Après le déplacement de l'opposant kényan Raila Odinga en tant qu'envoyé spécial, une délégation de haut niveau emmenée par Domitien Ndayizeye, ancien président du Burundi, et Effie Owuor, juge kényane à la retraite, tous deux membres du Groupe des Sages de l'UA, va entamer une mission de cinq jours à Juba.
La médiation de l'Union africaine, qui arrive au Soudan du Sud ce mercredi 2 avril, parviendra-t-elle à briser le blocage politique en cours à Juba ? C'est l'espoir de Joram Biswaro, ambassadeur de l'Union africaine au Soudan du Sud. Joint par RFI, il affirme que la visite du groupe des Sages est « une mission de solidarité avec le peuple du Soudan du Sud pour voir comment la crise peut être désamorcée ».
Et d'ajouter, alors la tension est toujours à son comble et que la crainte d'un retour de la guerre civile n'a jamais été aussi grande : « Le dialogue est la seule voie pour trouver une solution ».
En tout cas, la tâche de la délégation de l'Union africaine, qui doit rester cinq jours dans le pays, s'avère difficile. Vendredi 28 mars, Raila Odinga n'avait en effet pas eu la permission de rencontrer Riek Machar.
Un obstacle que le groupe de médiateurs espère surmonter. L'ambassadeur Joram Biswaro explique que l'intention du Groupe des sages est bel et bien de « s'adresser à tout le monde : au président, au premier vice-président, aux autres vice-présidents et partis politiques, ainsi qu'aux Églises et à la société civile (...) afin que le Soudan du Sud émerge de cette crise ».
Créé en 2007, le Groupe des Sages a pour but d'appuyer les efforts du Conseil Paix et sécurité de l'Union africaine, en particulier dans le domaine de la prévention des conflits. Ce dernier a d'ailleurs appelé lundi à « la libération immédiate et sans condition du vice-président Riek Machar ».
Pour rappel, cela fait en effet une semaine que le vice-président Riek Machar a été placé en résidence surveillée par les forces de sécurité du président Salva Kiir. Les appels à sa libération et au retour d'un dialogue entre les deux dirigeants afin de sauver l'accord de paix de 2018 se sont depuis multipliés.