Burkina Faso: Vers une nouvelle politique économique

Les récentes mesures prises par l'Etat (nationalisation des terres, création de sociétés d'Etat à vocation sociale, création des Banques postale et du Trésor) suivie des déclarations du Président Ibrahim Traoré lors de sa rencontre avec les forces vives du Plateau central visent à changer fondamentalement l'essence même de l'Etat burkinabè. Et ce, pour en faire un instrument de développement essentiellement tourné vers la défense des intérêts des couches sociales défavorisés.

Il apparaît en effet que malgré la réglementation du commerce privé et du capital privé, l'opposition des intérêts de classes du travail et du capital reste entière. On l'a vu récemment avec les pénuries artificiellement créées pour certains produits dans le secteur du commerce, et ainsi que l'a révélé le président du Faso, la réticence de certains établissements bancaires à rétrocéder à date échue, les Dépôts à terme des établissements publics de l'Etat dans leurs comptes, au motif que cela les « affaiblirait considérablement ». Si cet argumentaire peut se comprendre, il reste entendu que dans cette situation de guerre impérialiste marquée par une surenchère sur les prix des produits de première nécessité, un Etat responsable ne peut rester les bras croisés au risque de courir vers la banqueroute.

Les entreprises d'Etat à gestion équilibrée ainsi créées, visent à contenir la fronde sociale et les émeutes populaires qui en résulteraient cependant que l'option du capitalisme d'état en gestation va consolider davantage les bases matérielles de l'économie. C'est dire que la communication gouvernementale déjà très offensive sur le front du démontage des Fake news mortifères sur la possibilité d'une guerre civile au Burkina Faso doit aussi investir le champ économique pour expliquer les tenants et les aboutissants des politiques publiques mises en oeuvre.

Il faut reconnaître que la lutte économique existe et qu'elle est inéluctable aussi longtemps que la transition vers un nouvel ordre économique n'est pas achevée. Et comme l'a si bien dit le capitaine Ibrahim Traoré, elle est appelée à « soulever beaucoup de poussière » si tant est que c'est la principale lutte à laquelle font face tous les révolutionnaires sur le continent africain.

Détricoter un ordre économique établi depuis les années 1920, extraverti et monétairement asservi et conséquemment périphérique est un combat de titans qui exige mobilisation, vigilance et résilience. La nécessité de mettre du fiel et du sel dans la communication pour déconstruire le narratif impérialiste s'impose donc d'elle-même. Quand on voit comment les communicants des terroristes construisent dans leurs laboratoires de la haine des scènes d'horreur pour salir l'image du pays aidées par toutes ces officines prétendument axées sur la défense des droits humains, on doit convenir que la récréation est terminée.

Vaincre, voilà le seul mot d'ordre qui vaille. La lutte continue donc.

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