Sénégal: Supplémentation en vitamine A - Une demande insuffisante au pays

La carence en vitamine A reste un problème de santé dans la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne. Les estimations les plus récentes montrent que 48% des enfants de moins de 5 ans souffrent de cette carence dans le monde, ce qui les expose à un plus grand risque de mortalité.

Au Sénégal, la Direction de la santé de la mère et de l'enfant (Dsme) estime que malgré les différents programmes mis en place par l'Etat, des difficultés continuent d'exister face à l'adhésion des parents.

Selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms), la supplémentation en vitamine A (Sva) est une intervention à haut impact permettant d'augmenter de 24% la chance de survie des enfants. Pour lutter contre la mortalité infantile, l'Oms a recommandé la supplémentation biannuelle en Vitamine A des enfants de 6 à 59 mois. Au Sénégal, la Direction de la santé de la mère et de l'enfant (Dsme) a renseigné que depuis la fin des années 1990, le pays a adopté la recommandation de l'Oms. « La Sva (Supplémentation en vitamine A) a été mise en oeuvre sous forme de campagne de masse à travers les Journées nationales de vaccination (Jnv en 1999) et les campagnes de distribution de moustiquaires.

En 2005, les Journées Nationales de Micronutriments (Jnm) en intégrant la Sva et le déparasitage sont mises en oeuvre et en 2012, les campagnes dénommées Journées Survie de l'Enfant( Jse) ont permis de délivrer un paquet de soins élargis à d'autres interventions telles que le dépistage de la malnutrition aigüe sévère et de la diarrhée, la recherche des irréguliers de la vaccination, la référence des enfants non enregistrés à l'état civil et la promotion de Pratiques Familiales Essentielles (Pfe) », révèle la Dsme.

Au cours d'un atelier tenu à Thiès avec l'Association des journalistes en santé et développement (Ajspd), la Dsme a fait ressortir de bonnes performances lors des campagnes de Supplémentation en vitamine A (Sva). Cependant, elle a estimé que des difficultés de mobilisation des ressources financières ont été notées pour la pérennisation des campagnes.

«En 2012, un plan d'action national de routinisation par une approche ondulatoire a été élaboré. En 2013, a démarré la phase pilote dans cinq (5) régions dont Kaffrine, Kolda, Saint-Louis, Thiès et Dakar En 2017, le passage à l'échelle dans toutes les régions est effectif. La Supplémentation en vitamine A en Routine (SVAR) a été intégrée dans toutes les plateformes de soins existantes», a-t-elle fait savoir.

Et d'ajouter : «il faut noter l'insuffisance de la demande. La faiblesse de la communication sur le programme afin de booster la demande, le suivi des interventions du niveau communautaire mais aussi une sous-utilisation de certaines plateformes communautaires comme les cases de santé, site communautaire, cases des tout-petits entre autres. »

Rappelons que la vitamine A qui ne peut pas être fabriquée par l'organisme, est un micronutriment fourni en petites quantités par notre alimentation ou d'autres apports dont l'organisme a besoin pour son développement, son fonctionnement et son maintien. Au niveau de l'allaitement, la vitamine A est apportée par le lait maternel jusqu'à 6 mois.

Son absence dans l'organisme favorise la cécité crépusculaire chez l'enfant et ses complications, le rend vulnérable à certaines maladies comme la diarrhée, la rougeole, la malnutrition, les infections respiratoires aiguës. «Il est important de prendre de la vitamine A pour augmenter la résistance aux infections pour la plupart des maladies chez les enfants de 6-59 mois. Cette prise favorise aussi la croissance et le développement de l'enfant mais joue un rôle important pour la vision nocturne. D'où l'importance de faire la supplémentation en vitamine A tous les six mois pour les enfants de 6 à 59 mois ».

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