Sénégal: Une discorde s'installe autour de l'abrogation de la loi d'amnistie

2 Avril 2025

L’Assemblée nationale sénégalaise examine ce mercredi 02 avril un projet de loi pour réviser la loi d’amnistie controversée adoptée en mars 2024 à l’initiative du président Macky Sall. En effet, cette loi a pour but d’annuler les poursuites pour tous les crimes et délits commis entre février 2021 et février 2024 lors des manifestations de l’opposition, qui ont fait plusieurs morts.

Depuis quelques temps, l’abrogation de cette loi polémique est au centre des débats. Les autorités au pouvoir actuel sous la houlette de SEM Bassirou Diomaye Faye avaient promis de l’abroger, aujourd’hui, tout semble croire qu’elles veulent tout simplement l’amender. Une situation qui divise les sénégalais, car il faut le dire, ils s’attendaient à une abrogation totale afin que les crimes commis entre février 2021 et février 2024 ne restent pas impunis.

Ce mercredi, les députés de la majorité examinent cette loi en proposant la loi d’interprétation. Une fois adoptée, plusieurs accusations du champ d’application de l’amnistie seront exclues et ne seront plus concernées par l’annulation des poursuites.

Les défenseurs du projet de loi estiment que cette modification permettra aux familles des victimes des violences de demander justice et que les responsabilités seront situées. Sans oublier les dédommagements pour les blessés et ceux qui ont été emprisonnés illégalement.

Cependant, la chose va au-delà des familles des victimes, car, durant cette période, des boutiques, des magasins et des structures commerciales ont été saccagés, causant des pertes de biens matériels. Les questions à se poser sont de savoir : que cache la loi d’interprétation ? Est-ce qu’elle concerne ceux-là dont leurs biens ont été détruits ? On ne saurait le dire.

C’est dans cette optique que certains réclament et veulent l’abrogation complète de la loi, comme promis par le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko, afin que justice soit totalement rendue, sans une touche de politique.

Pour rappel, les organisations de la société civile telles que « Y’en a marre », « Afrikajom Center », « Raddho », « Ong 3D » entre autres, se sont réunies hier, invitant « le gouvernement, les parlementaires et toutes les parties concernées à engager un dialogue constructif sur cette question cruciale ».

Elles ont ainsi plaidé pour « la recherche de vérité », « la lutte contre l’impunité », « l’indemnisation des victimes », « l’adoption des réformes », « la participation inclusive », « le sursoit à l’examen de la loi interprétative ».

En attendant l’issue de la séance plénière des députés pour l’examen de la proposition de loi n° 05/2025, portant interprétation de la loi d’amnistie n° 2024-09 du 13 mars 2024, les sénégalais restent perplexes face à cette situation.

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