Algérie: Alger et Paris réchauffent leur relation bilatérale

Paris et Alger tentent de réchauffer une relation bilatérale refroidie par des mois de crise diplomatique. Jean-Noël Barrot, Gérald Darmanin et Emmanuel Macron vont rencontrer prochainement leur homologue algérien.

Après des mois de crise diplomatique, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont acté une relance de la relation bilatérale, brouillée notamment par la reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara occidental, l'emprisonnement de l' écrivain franco-algérien Boulem Sansal. Terminée la guerre de tranchées où les deux parties restent campées sur leurs positions, Alger et Paris ont chacun lâché du lest sur les sujets les plus houleux.

Jouant la carte de leur relation personnelle pour surmonter les difficultés entre les deux pays, les deux présidents ont eu au téléphone « un long échange franc et amical » le jour de l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du ramadan.

L'occasion de passer l'éponge sur la crise diplomatique et d'affirmer « leur volonté de renouer le dialogue fructueux » engagé en 2022, avec la Déclaration d'Alger sur les questions mémorielles.

Pour éviter que ne s'élèvent des voix discordantes, notamment celle de Bruno Retailleau, Emmanuel Macron a réuni ses troupes le soir du 1er avril à l'Elysée. Outre le ministre de l'Intérieur étaient présents le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, le chef de la diplomatie, Jean-Noël Barrot, ainsi que les ministres de la Culture, Rachida Dati, et celui de l'Economie, Éric Lombard.

Paris entend résoudre les tensions avec Alger « avec exigence et sans aucune faiblesse », affirme en amont Jean-Noël Barrot. « Les tensions entre la France et l'Algérie, dont nous ne sommes pas à l'origine, ne sont dans l'intérêt de personne, ni de la France, ni de l'Algérie », a-t-il déclaré devant l'Assemblée nationale, soulignant que « le dialogue et la fermeté ne sont en aucun cas contradictoires ».

« Dialogue d'égal à égal »

Lors de leur appel, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune « ont convenu que la force des liens unissant la France et l'Algérie, les intérêts stratégiques et de sécurité respectifs des deux pays, les défis et crises auxquels l'Europe, la Méditerranée et l'Afrique étaient confrontées exigeaient le retour à ce dialogue d'égal à égal », précise un communiqué commun publié dans la foulée. Pour tisser plus solidement ces nouveaux liens, les gouvernements français et algérien prévoient plusieurs rencontres bilatérales.

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot se rendra à Alger le 6 avril afin de « donner rapidement » le nouvel élan souhaité à la relation. De même, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, devrait lui aussi prochainement effectuer une visite afin de relancer la coopération judiciaire. Enfin, Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune ont arrêté de leur côté « le principe d'une rencontre prochaine ».

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