TLDR
- Le financement des startups africaines est tombé à environ 2 milliards de dollars en 2024, selon plusieurs rapports.
- Alors que les chiffres globaux suggèrent une reprise, l'activité du marché a révélé une certaine prudence.
- Cette évolution a entraîné plusieurs échecs retentissants, tandis que certaines startups se sont adaptées en se consolidant
Le financement des startups africaines est tombé à environ 2 milliards de dollars en 2024, selon plusieurs rapports. Alors que les chiffres clés suggèrent une reprise, l'activité du marché a révélé une certaine prudence : les méga-opérations ont diminué et les investisseurs se sont tournés vers des startups ayant des fondamentaux solides et des voies claires vers la rentabilité.
Cette évolution a conduit à plusieurs échecs retentissants. Copia, Gro Intelligence, Dash et 54gene, qui ont toutes obtenu un financement important, ont cessé leurs activités. Gro Intelligence, dont la valeur était estimée à 850 millions de dollars, s'est effondrée en raison de problèmes de liquidité et de gouvernance. Pendant ce temps, certaines startups se sont adaptées en se consolidant. Wasoko et MaxAB, deux plateformes de commerce électronique interentreprises, ont fusionné pour réduire leurs coûts et survivre. D'autres, comme Moniepoint, Moove et TymeBank, se sont distinguées en levant de nouveaux capitaux et en atteignant le statut de licorne.
Ce contraste met en évidence la maturation de l'écosystème. Les startups en phase de croissance ne sont plus à l'abri de la discipline du marché, et les capitaux circulent désormais de manière sélective. Les valorisations restent élevées pour celles qui atteignent les objectifs fixés. À l'horizon 2025, la clarté stratégique et la résilience définiront les startups qui attireront l'attention des investisseurs.
Points clés à retenir
L'écosystème africain des startups entre dans une nouvelle phase marquée par la discipline des investisseurs et la rigueur opérationnelle. Entre 2020 et 2021, le capital-risque mondial a fait un bond en avant sur le continent, mais le ralentissement observé depuis 2022 a imposé une remise à zéro. Les startups qui s'étaient développées rapidement grâce à l'abondance de capital sont désormais confrontées à des attentes plus élevées en matière d'économie d'unité, de conformité et de préservation des liquidités.
Cette évolution a également modifié le profil des gagnants. Les banques numériques comme TymeBank et Moniepoint, qui s'adressent à des segments de clientèle mal desservis avec des modèles évolutifs, gagnent du terrain. Leur concentration sur les services financiers de base, leur forte croissance et leur rentabilité précoce ont attiré des investisseurs tels que Nubank et Google.
En outre, des changements stratégiques tels que la fusion Wasoko-MaxAB laissent présager une consolidation régionale croissante, ce qui suggère que les investisseurs pourraient soutenir des acteurs moins nombreux mais plus forts. Pour les fondateurs, cet environnement exige de la clarté : qui sont leurs clients, quel problème ils résolvent et à quelle vitesse ils atteignent la durabilité. La prochaine vague de licornes sera le reflet de ces fondamentaux, et non de la seule collecte de fonds.