Algérie: Le pays appelle à une enquête sur les crimes sionistes commis contre les travailleurs humanitaires

L'Algérie a appelé, mercredi, à l'ouverture d'une enquête indépendante sur les crimes commis par l'entité sioniste à Ghaza contre les travailleurs humanitaires, tout en plaidant pour la mise en place d'un mécanisme forçant les auteurs de ces crimes à rendre des comptes.

Lors de son intervention au Conseil de sécurité, le Représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies, Amar Bendjama a insisté sur "la nécessité de mener des investigations indépendantes et la reddition de comptes", notant que les personnels humanitaires relevant de l'Organisation des Nations unies étaient systématiquement ciblés par l'occupation sioniste à Ghaza.

"C'est le moment opportun de parler de la résolution 2730 qui appelle au respect et à la protection des travailleurs humanitaires (en général et ceux) de l'ONU", a indiqué M. Bendjama qui intervenait à une réunion au Conseil de sécurité consacrée à la protection des civils et des travailleurs humanitaires durant les conflits armés.

"Depuis le 7 octobre 2023, plus de 400 travailleurs humanitaires ont été tués à Ghaza, incluant 8 étrangers. Nous demandons justice pour eux tous. il est inacceptable que le meurtre de membres du personnel de l'UNOPS (Bureau des Nations unies pour le service d'appui aux projets) fasse l'objet d'une enquête par les Nations unies au moment où des centaines de vies palestiniennes innocentes ne bénéficient pas de la même attention ni de la même justice", a-t-il martelé.

"Les violations continues à l'encontre du droit humanitaire international comme celles dont nous sommes témoins à Ghaza aujourd'hui, reflètent notre échec collectif. La communauté internationale n'est pas en train d'honorer ses obligations", a-t-il regretté relevant que le comportement de l'occupant sioniste dans les territoires palestiniens occupés s'explique par "l'immunité et l'impunité".

"Ce dont nous sommes témoins aujourd'hui à Ghaza est un dangereux précédent pour les conflits actuels et futurs où aucune règle n'est respectée", a-t-il averti.

Adoptée dans le contexte de l'agression, en cours, de l'entité sioniste contre la population de Ghaza, "la résolution 2730 a été un rappel opportun et urgent concernant notre devoir de respecter, de protéger les personnels humanitaires. Cependant, elle n'a pas eu d'impact réel sur le terrain et les travailleurs humanitaires continuent d'être ciblés impunément", a-t-il dit .

"Il est temps de mettre un terme à ce cycle d'impunité à travers un mécanisme permettant la reddition de comptes. Il est temps d'aller au-delà de l'application sélective de la résolution" 2730, a-t-il insisté.

Le diplomate qui a rappelé que 15 employés humanitaires avaient été retrouvés enterrés dans une fosse commune, il y a quelques jours, non loin d'une ambulance et de véhicules clairement identifiés comme étant des véhicules d'aide humanitaire, a assuré qu'il était temps de parler clairement de ce qui se passe dans la bande de Ghaza.

M. Bendjama a souligné l'importance de la protection des personnels humanitaires, rappelant que les attaques menées contre eux étaient considérées comme des crimes de guerre en vertu droit international.

Il a signalé, à ce propos, que l'année 2024 a été l'année la plus meurtrière pour le personnel humanitaire avec 377 personnes tuées, dans le monde, soit presque une centaine de morts de plus qu'en 2023 et trois fois plus que l'année 2022. Sur ces 377 victimes, 207 ont été tuées à Ghaza, a-t-il précisé.

"Cette réalité tragique nous pousse à interroger la pertinence de la résolution 2730, la pertinence du droit humanitaire international et même la pertinence du Conseil de sécurité lui-même", a-t-il dit.

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