Madagascar: Sommet de la COI - Des foyers de tension à quelques semaines du rendez-vous

À quelques semaines du sommet de la Commission de l'océan Indien (COI), le régime fait face à une pression sur plusieurs fronts.

Entre les manifestations de la diaspora à l'étranger, la fronde des marchands ambulants à Antananarivo, la mobilisation de l'opposition et les interpellations diplomatiques, le pouvoir est mis à rude épreuve dans la gestion des préparatifs de cet événement d'envergure régionale. Une frange de la diaspora malgache en France a intensifié ses actions ces derniers jours contre le régime en place. À travers une manifestation et des campagnes de sensibilisation, elle cherche à attirer l'attention de la communauté internationale sur la situation politique dans le pays.

Ces protestations visent notamment à « dénoncer les atteintes aux libertés démocratiques et à remettre en question la légitimité du pouvoir en place ». Un mouvement qui intervient alors que Madagascar s'apprête à accueillir un sommet d'importance, où la stabilité politique du pays sera scrutée de près par ses partenaires régionaux. L'assainissement de la capitale a mis également les dirigeants sous tension. Dans le centre-ville, la question de l'assainissement urbain est devenue un enjeu brûlant, comme l'a démontré les marchands ambulants depuis le week-end dernier.

La volonté des autorités de réorganiser l'espace public en chassant les marchands ambulants d'Analakely se heurte à une vive résistance. Ces commerçants, pour beaucoup en situation de précarité, refusent de quitter les rues sans solution alternative viable. Le bras de fer entre les autorités et ces vendeurs informels a dégénéré en affrontement avec les forces de l'ordre lundi dernier.

D'autant que le sommet de la COI impose une pression accrue pour améliorer l'image de la capitale, la municipalité d'Antananarivo a fini par céder aux pressions et accepte que les marchands ambulants reviennent pour occuper les places aux abords des locaux de la commune à Analakely. Entre cette tension sociale interne et la pression internationale, le gouvernement aurait dû jongler entre la gestion des contestations et la nécessité de présenter une image stable et maîtrisée du pays à quelques semaines du sommet du 24 avril.

Interpellation diplomatique

L'opposition, dans la foulée, prépare sa riposte et ne compte pas rester inactive face à cette conjoncture. Des projets de manifestations se dessinent en réponse aux décisions gouvernementales jugées « non crédibles ». La tenue du sommet de la COI pourrait être l'occasion pour les adversaires du régime d'exposer leurs revendications sur la scène nationale et internationale. Cette mobilisation, si elle prend de l'ampleur, pourrait perturber le bon déroulement de l'événement et mettre en difficulté les autorités.

D'ailleurs, dans ce contexte de tension politique, une interpellation diplomatique d'un ancien candidat à la présidentielle malgache de 2017 a reçu des réactions sur les réseaux sociaux. Stephan Narison a adressé une lettre au président français, Emmanuel Macron, afin d'attirer son attention sur la situation politique à Madagascar. Bien que Paris n'ait pas officiellement réagi, une telle initiative contribue à mettre en lumière les enjeux politiques malgaches à l'international.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.