Ile Maurice: L'ex-«company secretary» et l'ex-CEO de la MIC en état d'arrestation

La déclaration explosive de Louis Rivalland, ancien directeur indépendant du board de la Mauritius Investment Corporation (MIC), lors de son interrogatoire under warning à la Financial Crimes Commission (FCC) la semaine dernière, est venue apporter la lumière sur l'acquisition d'actions d'une valeur de 48 millions d'euros (environ Rs 2,4 milliards) d'East Coast Investment.

Hier, l'ex-company secretary de la MIC, Diya Sewraz, et son ex-CEO, Jitendra Bissessur, ont été interrogés under warning pendant près de sept heures par la FCC. Ils ont finalement été arrêtés pour «fraud by abuse of position» sous la FCC Act et conduits en détention à Vacoas dans la soirée.

Diya Sewraj et représentée par Me Ritesh Samputh et Jitendra Bissessur par Me Shyam Ser vansingh. L'enquête continue aujourd'hui. Il faut savoir que c'est l'ex-CEO qui a amené l'offre de 48 millions d'euros au board de la MIC.

Diya Sewraz et Jitendra Bissessur sont soupçonnés de «fraud by abuse of position» par la Financial Crimes Commission. © Dev Ramkhelawon

Si les enquêteurs de la FCC se sont rendus à la Banque de Maurice (BoM) la semaine dernière, c'était surtout pour se procurer du procès-verbal sur le rachat d'actions d'East Coast Investment. En principe, ceux qui ont signé au bas du procèsverbal du 5 février 2024, quand le board de la MIC a approuvé le déboursement de Rs 2,4 milliards à Armand Apavou pour le rachat de 1 596 de ses actions au sein d'East Coast Investment, sont l'ex-chairman britannique Mark Florman et l'ex-company secretary Diya Sewraz. Les enquêteurs voulaient savoir si Mark Florman avait réellement signé et s'il était présent à cette réunion. Une question qui revient sur le tapis est sa signature s'il n'était pas là puisqu'il vit en Angleterre. Est-ce que le procès-verbal a été signé par lui en personne ou avait-il donné son accord à Diya Sewraz pour utiliser sa signature électronique ? Si oui, aurait-elle falsifié ce procès-verbal ?

Extrait de la mise en demeure de l'ancienne secrétaire de compagnie de la MIC, servie hier, et à retrouver en intégralité sur lexpress.mu.

Or, dans une mise en demeure servie aux anciens membres du conseil d'administration, hier, Louis Rivalland en tête, Diya Sewraz affirme que ce dernier a fait des allégations infondées et qu'elle était bien autorisée à apposer la signature de Mark Florman sur le procès-verbal. De plus, elle explique toute la procédure des réunions et affirme que le conseil d'administration a «approuvé unanimement» le montant de 48 millions d'euros de la transaction (voir fac-similé).

En ce qui concerne le transfer voucher, ce sont les deux ex-deputy governors de la BoM, Mardayah Kona Yerukonundu et Hemlata Sadhna Sewraj-Gopal qui auraient apposé leur signature. Si jamais cela était avéré, ils seront en eaux troubles et devront se représenter à la FCC pour de plus amples explications. À sa sortie de la FCC la semaine dernière, Louis Rivalland avait fait la déclaration suivante : «Je veux affirmer catégoriquement qu'à aucun moment le board de la MIC n'a approuvé l'achat de l'hôtel Ambre, soit les 70 % des actions d'East Coast Hotel Investment, d'une valeur de 48 millions d'euros, soit l'équivalent de Rs 2,4 milliards. Au contraire, le board a avalisé et confirmé toutes les recommandations et conditions mises en place par le management et l'Investment Committee. Il avait même insisté sur le fait qu'à aucun moment la transaction pour l'hôtel ne pouvait dépasser Rs 3 milliards. Cela signifie que 70 % de Rs 3 milliards équivalent à Rs 2,1 milliards. Le board a clairement précisé qu'à aucun moment la transaction ne pouvait excéder Rs 2,1 milliards.»

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