Cameroun: Comment le régime de Paul Biya a tenté d'éliminer le MRC en 2020

opinion

Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a survécu à une tentative d'élimination orchestrée par le régime de Paul Biya en 2020. Le choix du boycott des élections a été déterminant pour la survie du parti et de son leader, Maurice Kamto.

Une stratégie en deux temps : Plan A et Plan B

D'abord, le pouvoir en place a lancé une offensive judiciaire en emprisonnant Kamto et plusieurs figures du MRC. L'objectif ? Les condamner lourdement pour les rendre inéligibles. Sous pression internationale, le gouvernement a dû changer de stratégie et passer à un plan B : infiltrer et déstabiliser le parti de l'intérieur.

Des obstacles administratifs ciblés

À l'approche des élections de 2020, le régime a déployé un dispositif visant à empêcher la candidature des véritables militants du MRC :

- Refus de délivrance des documents administratifs.

- Disparition opportuniste de certains sous-préfets.

- Blocages systématiques par Elecam et le Conseil constitutionnel.

En revanche, les candidats opportunistes ou infiltrés ont bénéficié d'une facilité suspecte.

Un piège évité de justesse

Si le MRC avait participé, il aurait vu son appareil politique infiltré et manipulé de l'intérieur. Avec des élus soumis au régime, une contestation interne aurait été mise en scène pour fragiliser Kamto et son bureau. Le gouvernement aurait alors actionné la justice pour diviser le parti, comme cela a été fait avec d'autres formations politiques au Cameroun.

Un boycott stratégique

Conscient du danger, le MRC a fait le choix de boycotter les élections. Cette stratégie a permis d'éviter la disparition du parti et de conserver intacte la légitimité de Kamto. Aujourd'hui encore, le pouvoir exprime son agacement face à cet échec politique.

Le combat du MRC continue, et cette étape clé de son histoire souligne l'importance de la vigilance face aux manoeuvres politiciennes du régime en place.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 110 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.