Madagascar: Analakely - La réorganisation sujette à controverse

La vie a repris son cours dans la rue Andrianampoinimerina à Analakely, hier, avec quelques ajustements. Les marchands sont toujours dans la rue, mais ils ont libéré les trottoirs pour s'installer dans les parkings, comme ils en ont convenu avec la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA), mardi. Résultats : les trottoirs sont dégagés, mais les parkings de véhicules et des taxis-ville empiètent sur la chaussée.

Cette réorganisation ne fait pas l'unanimité. Des conflits internes surgissent entre les marchands de rue. Si certains sont installés «confortablement», d'autres, pas nombreux, ont continué à manifester, hier. Ils n'ont pas encore trouvé de place. Les marchands sur l'Avenue de l'Indépendance dénoncent, par ailleurs, une injustice. «Pourquoi la CUA laisse-t-elle ces marchands exercer dans cette rue ? Et ici, elle nous l'interdit ?», fustige Rivotiana, commerçant sous les arcades de l'Avenue de l'Indépendance, devenu sans travail depuis l'assainissement des commerçants illicites dans cette rue principale, à la fin du mois de mars. La CUA insiste sur le fait que le marché de rue sous les arcades n'est pas autorisé sur l'Avenue de l'Indépendance.

Mitigé

Les taxis-villes haussent également le ton. «Cette organisation ne nous convient pas. La CUA a donné nos stationnements aux marchands qui ne paient qu'un ticket de 500 ariary par jour, alors que nous versons des droits de stationnement à la CUA pour les avoir. Par ailleurs, la CUA nous a placés en pleine rue, entre les marchands et la voie de circulation. Comment allons-nous avoir des clients ici ? Ces derniers seront obligés de descendre dans la voie de circulation, et c'est dangereux», fustige Alain Andrianarivo, vice-président de l'association des taxis-ville. Les taxis-moto blâment aussi le changement de stationnement de ces véhicules à deux roues. Des automobilistes, par ailleurs, critiquent le fait que la chaussée soit devenue très étroite.

Une partie des usagers de la route approuve cependant cette réorganisation. «Elle me convient, car avec les marchands et leurs marchandises derrière ces véhicules qui stationnent au bord de la route, il n'y a plus de risque qu'on les piétine. Puis, si les piétons respectent leur côté, il n'y aura plus d'embouteillage», réagit Razafindratsimba, un automobiliste.

Les piétons n'ont pas encore changé leurs habitudes. La plupart d'entre eux continuent de marcher sur la chaussée, malgré le fait que le trottoir soit complètement dégagé. Alors que l'objectif de la CUA, dans cette opération d'expulsion des marchands des trottoirs, a été d'éviter que les piétons marchent dans la chaussée, afin de les préserver des accidents de circulation. D'autres demandent à la CUA de poursuivre l'opération d'expulsion des marchands de rue.

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