Une centaine d'artistes camerounais ont organisé un sit-in, mercredi 2 avril, devant la Primature pour exiger le paiement de leurs droits d'auteur. Leur objectif était d'obtenir l'intervention du Premier ministre afin qu'il fasse pression sur la chaîne publique CRTV pour le versement des sommes dues. Selon eux, près d'un milliard de francs CFA (environ 1,52 million d'euros) leur est indûment retenu par la Société camerounaise de droit d'auteur (SONACAM), chargée de la redistribution financière de ces droits.
La mélodie est peut-être belle, mais les revendications formulées par les artistes sont claires. Assis en face des locaux du Premier ministre, les compositeurs et interprètes réclament le paiement de leur droit d'auteur par la télévision publique, la CRTV. « Ils ont décidé de venir voir le chef du gouvernement pour lui présenter leur situation. Voyez comment ils sont malades ! Regardez les grandes icônes de notre musique qui n'ont rien », s'exclame Ateh Bazor, président de la société camerounaise de droit d'auteurs.
Ce n'est pas la première fois que les artistes montent au créneau. En août 2024, ils avaient déjà manifesté devant le ministère de la Communication, dirigé par René Sadi, également président du conseil d'administration de la CRTV. Depuis cette date, rien ne s'est passé pour les artistes.
Une bataille administrative qui pénalise les artistes
De son côté, la CRTV affirme avoir déjà versé plus de 300 millions de francs CFA, soit environ 457 000 euros, à la Cameroon Music Corporation (CMC), une autre société de gestion des droits d'auteur qui a perdu son agrément. Pour Louis de Koum, artiste-musicien, ils sont les uniques perdants de cet imbroglio.
« Il y a déjà quatre correspondances du secrétaire général à la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, sur instruction du président Paul Biya, demandant à Charles Ndongo, directeur général de la CRTV, de procéder au paiement. Si même les directives présidentielles ne sont pas respectées, où allons-nous exactement ? »
Le président de la SONACAM a pu rencontrer le directeur de cabinet du Premier ministre. Les musiciens attendent toujours le versement de 850 millions de francs CFA, approximativement 1,29 million d'euros, qui leur sont dus.