Cameroun: La libération d'un homme ayant assassiné son épouse enseignante indigne

Le 18 novembre 2022, Diane YANGWE, professeure d'anglais au lycée bilingue de Ndyolon Ndogpassi, à Douala dans la capitale économique du Cameroun, meurt de façon tragique.

Selon des témoignages unanimement concordants, la jeune dame est décédée des suites des violences corporelles de son époux, un certain Eric BEKOBE, employé de la banque SCB appartenant aux Marocains. L'enseignante était régulièrement victime de violences conjugales assez marquées pour ne pas laisser le voisinage indifférent.

Au tribunal, Eric BEKOBE a plaidé coupable lors de l'audience du 4 février 2025, au tribunal de grande instance de Douala - Bonanjo.

Mais il a curieusement été condamné à 5 ans d'emprisonnement avec sursis et à une amende de 52 000 francs CFA. Ce verdict incompréhensible signifie qu'il sera libre dans les prochains jours.

"En tant que défenseuse des droits humains, je m'insurge contre cette sentence qui, au lieu de protéger la vie et la liberté, banalise l'atrocité d'un tel geste. Il est impensable qu'une société puisse accepter qu'un meurtrier soit à peine puni pour avoir ôté une vie.

À toutes les femmes en couple, je vous exhorte à privilégier votre bien-être et votre sécurité. À celles qui pensent rester dans une relation pour le bien des enfants, rappelez-vous que Diane Yangwo est partie, laissant ses enfants orphelins. Nos enfants méritent mieux : il vaut mieux vivre seules et en sécurité que de rester dans une situation dangereuse. Aimez-vous, et n'attendez pas la première manifestation de violence - qu'elle soit physique ou psychologique - pour quitter une relation destructrice. La violence psychologique, tout aussi dévastatrice, inflige des blessures silencieuses qui peuvent être irréversibles", s'indigne l'artiste chanteuse camerounaise Kareyce FOTSO.

Et de poursuivre : "Il est temps de repenser notre tolérance face aux violences conjugales et d'exiger une justice à la hauteur de la gravité des faits."

Plusieurs pétitions sont lancées sur les réseaux sociaux, pour réclamer la révocation de la magistrate MEDOU Dany L'Or epse BANA YANGONA, juge qui a prononcé cette sentence scandaleuse sur un assassinat.

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