Dakar — Le Représentant spécial du Secrétaire général et Chef du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest et le Sahel (UNOWAS), Leonardo Santos Simão, a présenté, aujourd'hui, au Conseil de Sécurité des Nations Unies, le dernier rapport du Secrétaire général sur les activités d'UNOWAS soulignant l'importance de la poursuite de la coopération régionale.
Devant les membres du Conseil de sécurité, M. Simão, a déclaré que la sécurité reste une préoccupation majeure dans la région. Si d'importants investissements militaires et une coopération transfrontalière par les États membres de l'Alliance des États du Sahel ont contribué à restaurer l'autorité de l'État dans certaines parties du Sahel central, le Représentant spécial a averti que « ces acquis restent fragiles » en raison de l'intensification des attaques terroristes principalement dans les États côtiers du Bénin et du Togo.
Cependant, la force en attente de la CEDEAO n'étant toujours pas pleinement opérationnelle, M. Simão s'est félicité que « la restructuration de l'Initiative d'Accra offre une occasion unique de poursuivre la coopération régionale en matière de sécurité, » ajoutant que la mise en oeuvre de la résolution 2719 du Conseil de sécurité pourrait considérablement renforcer les efforts de lutte contre le terrorisme.
Le Représentant spécial a évoqué des évènements importants dans la région, notamment les assises nationales au Niger, la consultation nationale au Burkina Faso et le dialogue en cours du gouvernement de la Mauritanie avec les partis d'opposition. « Ces avancées importantes sont essentielles face aux défis actuels. Soutenir le dialogue est essentiel pour s'attaquer aux causes profondes, promouvoir la cohésion sociale et favoriser une prise de décision inclusive, » a-t-il souligné.
M. Simão a salué l'engagement diplomatique du Ghana, en faveur d'une coopération renforcée dans la sous-région, notamment entre les Etats de l'Alliance du sahel et la CEDEAO. « Les deux parties cherchent à préserver les avantages de l'intégration régionale, notamment la liberté de circulation, » a-t-il indiqué. Notant ces « évolutions encourageantes », il a souligné le rôle que joue la CEDEAO comme « modèle clé d'intégration politique et économique » alors qu'elle célèbre, cette année, son 50ème anniversaire.
Sur le plan politique, M. Simão a souligné les progrès démocratiques réalisés dans la région. Néanmoins, « plusieurs questions urgentes requièrent notre attention immédiate, » a averti le Représentant spécial, soulignant les « inquiétudes quant à l'inclusivité des prochaines élections présidentielles en Côte d'Ivoire. » Il s'est également inquiété des « profonds désaccords en Guinée-Bissau qui menacent le processus de transition pacifique. »
M. Simão a également souligné les progrès réalisés en matière de participation politique des femmes, même si la mise en oeuvre des plans d'action nationaux reste lente dans certains pays.
En sa qualité de président de la Commission Mixte Cameroun-Nigéria, le Représentant spécial a indiqué que « les deux pays travaillent ensemble pour résoudre les derniers points de désaccords tout en élaborant un programme global de développement des communautés frontalières, soutenu par l'ONU. » Il a réitéré son appel aux membres du Conseil de sécurité pour soutenir cette réalisation exemplaire en faveur de la paix.
