Le mercredi 2 avril, l'émotion a ébranlé la classe politique malgache du faritany d'Antsiranana, si l'on peut dire ainsi. Le haut-parleur de la SAVA, Jean Pascal Jaosoa, n'est plus. Quoi qu'on en dise, ce raiamandreny a laissé une trace indélébile dans l'histoire politique contemporaine de la Grande Île.

Oui, les hommes du XXe siècle quittent peu à peu ce monde. Et la jeune génération a toujours tendance à dire qu'ils sont partis trop tôt. Mais l'heure est désormais venue pour elle de prendre le flambeau. Pourtant, il semble que la majorité ne soit pas encore prête à tenir le bâton de pèlerin. Est-il trop lourd, ou bien est-ce le bras qui devrait le soulever qui est encore trop frêle ? Ces anciens faisaient en quelque sorte office de boucliers, protégeant leurs cadets. Mais apparemment, ces derniers se sont contentés de cette protection sans voir la rouille causée par les épreuves du temps...

Certains se voilent la face. Ne voulant pas accepter la réalité, ils rejettent la faute sur les défunts. « Ils ont emporté avec eux leur savoir. Maintenant, nous sommes seuls face à l'adversité. » Malheureusement, telles sont les injures crachées sur les tombes de ces figures marquantes alors que, de leur vivant, elles transmettaient des informations précieuses, tandis que les benjamins, moqueurs, les jugeaient déconnectés de la réalité.

Une attitude honteuse qui dénigre les aïeux. Car ces rides sur leur front ne sont pas de simples marques du temps, mais les balafres laissées par les épreuves. Ils ont donné de tout coeur, à leur manière. Certes, ils ont commis des erreurs. Le regret les rongeait parfois. C'est pourquoi ils partageaient leurs conseils. Malgré cela, certains jeunes sans expérience osent encore les critiquer.

À côté de cette indifférence, d'autres, au contraire, affichent ouvertement leur impatience. Pour eux, les vieillots les éclipsent. Ils veulent déjà monter sur scène, alors même qu'ils ne s'y sont jamais préparés.